Suppression du RSI :  »Nous allons droit dans le mur »

SOCIAL. Déjà actée par le gouvernement, la fin du Régime Social des Indépendants -RSI-, prévue pour le 1er janvier prochain fait couler beaucoup d’encre. Une suppression que beaucoup d’élus considèrent comme une grosse erreur, la dénonçant comme  »techniquement, socialement et économiquement dangereuse ». Une position que malheureusement peu d’indépendants partagent, puisqu’ils sont nombreux à applaudir cette suppression qui va leur permettre, comme l’écrit un des nos lecteurs,  »d’arrêter tous les déboires de rappels de cotisations et autres demandes indument justifiées ».

Lors de la conférence de presse organisée ce lundi, « contre l’intégration forcée du RSI au régime général », Bernard Delran, premier vice-président national du RSI et Jean-Claude Nadal, président du Comité national pour la promotion et la défense du RSI ont tenu à annoncer leur résistance, face à cette décision prise par le gouvernement sans consultation et qui risque de pénaliser les travailleurs indépendants.

L’opinion publique alertée

Redoutant de nouvelles grandes difficultés, les élus du RSI alertent l’opinion publique à travers un communiqué publié hier sous le titre :  »Nous allons droit dans le mur, face à la suppression du RSI, les élus régionaux alertent l’opinion publique ».

Dans celui-ci, les administrateurs alertes que le fait que l’inquiétude semble monter chez les indépendants de plus en plus nombreux à se questionner sur l’avenir de leur protection sociale :  »En Occitanie, et notamment dans l’ex-Languedoc-Roussillon, l’inquiétude est sans doute plus forte qu’ailleurs. En effet, pas un jour ne passe sans que les élus du Régime Social des Indépendants (RSI) soient saisis par des commerçants, des artisans ou des professionnels libéraux inquiets pour l’avenir de leur protection sociale. Pour rappel, le RSI couvre 13% de la population régionale. Pour nous, élus du RSI, il en va de l’avenir de pans entiers de l’emploi régional ».

Dégradation du service public

Prévue au 1er janvier prochain, l’intégration forcée du régime des indépendants dans le régime général des salariés fait craindre à terme une forte hausse des cotisations et la perte de nombreuses prestations.

Le RSI Languedoc-Roussillon verse 5,4 M€ d‘aides sociales aux entrepreneurs et retraités en difficultés, selon des chiffres de 2016. Avec la suppression du RSI, la protection sociale spécifique des indépendants va disparaître, mais certainement pas les dysfonctionnements.

Une suppression précipitée

Les représentants des indépendants ont la conviction d’une seconde « catastrophe industrielle et sociale » imminente. Ils alertent le gouvernement : cette décision est techniquement, socialement et économiquement dangereuse.

L’absence de consultation et la méconnaissance du dossier renvoient aux déboires de l’ISU, en 2008. Le personnel a depuis beaucoup oeuvré pour pallier le système informatique défaillant des Urssaf, à l’origine des aberrations dans le recouvrement des cotisations.

L’incapacité du régime général à remplir efficacement les missions du RSI préoccupe les élus. D’autant que les indépendants n’auraient plus de représentants au sein de leur organisme de sécurité sociale !

En conséquence : les élus du RSI du Languedoc et du Roussillon s’opposent à l’augmentation des cotisations, à la perte des prestations adaptées et à une gouvernance technocrate de la sécurité sociale des indépendants.

Affaire à suivre.

Partager ce post

À lire également