Rugby à Montpellier : pourquoi la candidature de 2023 a pris l’eau

STADE. Dans un courrier adressé à Philippe Saurel, Bernard Laporte, président de la Fédération Française de Rugby et Claude Atcher, directeur France 2023, motivent leur décision de ne pas retenir la candidature de Montpellier pour accueillir la Coupe du Monde de Rugby 2023.

L’inondabilité du stade revient une nouvelle fois. Mais n’y avait-il pas d’autres solutions ? Et est-ce que cette décision peut avoir des incidences sur la candidature à l’accueil de la Coupe du Monde de football féminin en 2019 ?

Si Montpellier et le stade de la Mosson avaient été retenus au départ dans la candidature française comme site hôte et stade hôte avec onze autres villes, ils ont été finalement écartés. « Après analyse approfondie du dossier technique du Stade de la Mosson, il apparait que, malgré les mesures préventives prises, le risque d’inondation de l’aire de jeu et du niveau 0 ne peut être exclu, pendant les périodes d’orages violents pouvant survenir en septembre ou octobre, période de la Coupe du Monde de Rugby 2023. La couverture d’un tel risque avéré, du point de vue assurance et pour les opérations, serait complexe et couteuse, avec un dossier négatif sur la dossier de candidature France 2023  » écrivent notamment Bernard Laporte et Claude Atcher.

L’inondabilité

L’inondabilité est justement l’argument qui motive Philippe Saurel à la création d’un nouveau stade dans le quartier Cambacérès : « Le stade de la Mosson est aujourd’hui obsolète, et il a été inondé à deux reprises. Il est situé en zone rouge, en zone inondable. Les assurances ne souhaitent plus couvrir le stade et sa mise aux normes est estimée à plus de 47 M€ » avait précisé le maire de Montpellier en novembre dernier lors de la présentation du projet.

Interrogé à ce sujet ce jeudi, Philippe Saurel renouvelle l’intérêt de ce nouveau stade : « Quand quelques imbéciles m’expliquent que je fais n’importe quoi en modifiant l’implantation du stade, cette lettre signée de Bernard Laporte est une partie de la réponse. À cause de cela on ne reçoit pas la Coupe du Monde de rugby, c’est dommage ».

Néanmoins, Bernard Laporte et Claude Atcher stipulent que « la FFR n’envisage pas une coupe du Monde de rugby sans la participation de Montpellier de quelque manière que ce soit. Ainsi, si la France avait l’immense honneur d’accueillir et d’organiser cette coupe du Monde de Rugby en 2023, la FFR reviendrait vers Montpellier afin d’évoquer un éventuel partenariat ».

Une autre solution ?

On peut se poser la question de pourquoi ne pas avoir proposé l’Altrad Stadium, antre du MHR. Philippe Saurel répond simplement : « Trop petit ». Le stade de la Mosson, qui a déjà accueilli des matchs de rugby, a une capacité de 32’900 personnes contre un peu plus de 15´697 pour l’Altrad Stadium.

Quand au stade de 25´000 places qui remplacera celui de la Mosson a été envisagé mais la lettre précise que « l’absence d’un calendrier ferme pour la construction du nouveau stade à Montpellier ne permet pas de proposer une alternative au stade de la Mosson pour le dossier à remettre le 1er juin ».

La question de la capacité du stade avait été soulevée par Jacques Domergue et Hervé Martin lors d’un conseil de métropole. Ce dernier, conseiller municipal et métropolitain Les Progressistes, estimait que « La jauge de 25´000 places que l’on nous propose va nous couper des grands événements sportifs internationaux qui se font dans des stades avec des jauges de 35´000 places au moins. Cela veut dire que pour des décennies on va se couper de ce genre d’événements ». Parmi les neuf enceintes retenues dans la candidature française, le Stadium de Toulouse est le plus petit avec 33´000 places.

Inquiétude pour la Coupe du Monde de football féminin ?

Philippe Saurel espère voir la première pierre du nouveau stade posée en 2019 à l’occasion de la coupe du monde de football féminin. Justement, Montpellier, dont l’équipe féminine du MHSC est une référence depuis de nombreuses années, est candidate à l’accueil de cette compétition.

Écartée de la Coupe du Monde de rugby, ne peut-on craindre des conséquences sur cette candidature ? Philippe Saurel reste confiant et sépare les deux dossiers : « On aurait pu le craindre mais ce n’est pas situé dans la même période de l’année. La difficulté c’est que la Coupe du Monde de rugby se situe en automne, en octobre, donc au moment où les pluies et les inondations sont les plus fréquentes ».

La Coupe du Monde de football féminin se déroulerait en juin. Montpellier fait partie d’une liste de 10 villes dont une seule sera écartée. Il y a tout de même de forte chance que, cette fois-ci, la capitale héraultaise soit retenue.

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