Radars : où vont les 1,8 milliard d’€ d’amendes perçus par l’État ?

SÉCURITÉ ROUTIÈRE. Du jamais vu : «Le montant global des amendes perçues par l’Etat au titre de la circulation et du stationnement routiers s’est élevé à 1.817,9 milliard d’euros au lieu de 1.607,7 milliard d’euros en 2016», soit une augmentation de 11,6% révèle un rapport de la Cour des comptes.

Parmi les recettes des amendes, 920 millions d’€ proviennent directement des radars de vitesse, et de ceux qui contrôlent aux feux rouges et aux passages à niveaux. Or, rappelle la Cour des comptes, «en 2016, les résultats de la mortalité routière ont été confirmés à la hausse pour la troisième année consécutive avec près de 3500 tués sur les routes françaises en métropole (+ 2,3 %)».

« Recette miracle pour du jackpot »

Si cette augmentation des recettes est «positive pour le budget de l’Etat» et témoigne «d’une meilleure efficacité» des radars, elle doit être «analysée (…) au regard de l’objectif gouvernemental de diminution de la vitesse sur les routes, première cause d’accidents mortels», soulignent les magistrats financiers de la Cour des comptes.

«On ne sanctionne que des petits excès de vitesse, on a trouvé la recette miracle pour faire du jackpot» constate Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. En colère, il met en cause la politique des radars : «Y’en a marre qu’en France, il faille toujours sauver le « soldat-radar », il faut le replacer à son niveau d’efficacité qui est faible ».

« Un véritable scandale »

Dans ce rapport, la Cour des comptes s’interroge sur  l’affectation des fonds qui arrivent dans les caisses de l’Etat et qui financent «des dépenses diverses, ventilées sur cinq programmes distincts, dont la finalité est pour certains éloignée de l’objectif stratégique de diminution de la mortalité sur les routes». La Cour des comptes s’étonne ainsi que, «plus de 50% des recettes des amendes, soit 837,1 millions d’euros exactement ne sont pas directement affectées à la mission».

Pour Pierre Chasseray, le constat est sans appel : « Cela signifie que l’argent des radars ne va pas à la sécurité routière ». Il évoque un véritable scandale.

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