URBANISME. « C’est le projet de la mandature », lâche Philippe Saurel. Mardi matin, le maire de Montpellier et président de la métropole a levé un coin du voile sur le futur quartier Cambacérès, le dernier-né des grands projets urbanistiques locaux.
Ce quartier de 60 ha, du nom de l’illustre personnage historique montpelliérain (Jean-Jacques Régis de Cambacérès participa activement à la Révolution française et fut le principal rédacteur du Code Civil) accueillera à terme, de l’autre côté de l’autoroute face à Odysseum, 2 500 à 3 000 logements, un parc de 30 ha, des équipements (un lycée et peut-être le stade de foot), la halle French Tech (12 000 m2 pour les entreprises innovantes), Montpellier Business School (3 000 étudiants) et, selon les vœux de l’élu, « pourquoi pas la section des Humanités Numériques souhaitée par l’Université de Montpellier ».
Halle French Tech
Pour l’élu, l’enjeu est considérable : « Ce quartier sera la vitrine de Montpellier : c’est lui que les voyageurs verront en premier en venant du train, de l’aéroport ou en passant par l’autoroute. C’est pourquoi nous préparons ce projet depuis 3 ans avec beaucoup de soins et de minutie ». Le président métropolitain a présenté le premier bâtiment finalisé pour ce nouveau quartier : la halle French Tech. Sur 12’000 m2, les start-up et les entreprises innovantes trouveront en ce lieu ouvert et décloisonné le bouillonnement nécessaire propre à l’innovation : « Label French Tech, innovation, université, recherche, grandes écoles, logement (dont 30% de logement social) : le quartier Cambacérès, dans sa conception, concentre et met en valeur les spécialités de Montpellier. Ce quartier est conçu pour favoriser le perméabilité des savoirs et de la culture », explique Philippe Saurel : « Cambacérès, c’est le Montpellier moderne, c’est la ville intelligente et connectée : c’est le nouveau Montpellier ».
130’000 m2 pour les bureaux et l’enseignement
Dessinée par les architectes Gilles Delalex et Yves Moreau du Studio Muoto, la halle French Tech sera « la première pierre » du quartier Cambacérès : « Cette première pièce qui va lancer le quartier, c’est aussi un lien dans l’histoire entre passé et futur », précisent les architectes qui estiment que la Halle, qui nécessite un investissement de 28 M€, ouvrira ses portes début 2020 : « Dans ce programme unique en France, nous avons décelé les germes d’une nouvelle génération d’équipements publics à inventer : nous espérons que cette halle sera le 1er de cette nouvelle génération ». Au final, en plus de ses logements et de son parc de 30 ha appelé à devenir le Central Park de Montpellier, Cambacérès proposera donc 130’000 m2 dédiés aux bureaux et aux établissements de l’enseignement supérieur.
Priorité aux transports doux et à l’agriculture
Outre les deux architectes, Philippe Saurel avait également invité Antoine Chaudemanche, architecte-Urbaniste et Directeur du projet Cambacérès pour le Cabinet XDGA, et Jacqueline Osty, paysagiste du parc de la Mogère. L’occasion pour l’élu de présenter les contours complets du futur quartier Cambacérès qui sera desservi par l’extension de la ligne 1 de tramway depuis son terminus actuel (à Odysseum) jusqu’à la nouvelle gare TGV : « L’ouverture de cette ligne est prévue pour 2022 », confirme l’urbaniste qui s’est inspirée des Folies présentes sur le site (dont le Château de la Mogère) pour dessiner Cambacérès : « Ces Folies présentent du bâti, de grand jardins avec des arbres et des espaces publics, une formule qui a tenu le coup et franchi les années sans vieillir. Cambacérès reprend les principes des Folies : nous n’avions pas l’intention d’empiler des bâtiment et du logement, mais au contraire de proposer un équilibre entre le bâti et la nature. Il y aura donc les équipements et les logements, un parc de 30 ha, et des espaces publics (allées et promenades) qui vont jalonner et faire respirer le site ».
« À Montpellier, start-up et vigne, c’est compatible »
Avec une petite innovation pour Cambacérès : une boucle intérieure de 2,5 km pour circuler (vélo, trottinette, etc) dans le quartier. Philippe saurel confirme que les vignes et le cultures présentes autour du quartier sont préservées : « Montpellier se révèle en pointe sur la question de la compatibilité entre agriculture et développement urbain », commente Antoine Chaudemanche : « Dans ce projet et cette volonté de valoriser l’agriculture, nous dessinons la ville méditerranéenne de demain. A ce titre, Cambacérès est aussi un fabuleux laboratoire pour l’innovation ».
Pour illustrer les enjeux liés à Cambacérès, Philippe Saurel insiste sur la redimension à taille humaine du projet, passé de 300 ha sous l’ancienne majorité à 60 ha aujourd’hui : « J’avais voté contre le projet OZ que je trouvais trop dense et pas adapté aux nouveaux fonctionnements urbains de la ville », rappelle l’élu : « Avec Cambacérès et ses 60 ha, nous montrons, en terme d’agriculture et de préservation de l’environnement, ce que peut devenir une ville de la Méditerranée… Sur Cambacérès, la vigne et les start-up vont se côtoyer : le numérique et le vigne, c’est compatible ».