Feu de forêt au Portugal : 64 morts, 26’000 hectares brûlés

DRAME. 64 morts dont un Français, tel est le bilan provisoire de l’un des plus meurtriers feux de forêts que le Portugal ait connu depuis 50 ans.

Un feu de forêt qui a soudainement redoublé d’intensité a fait au moins 64 morts et au moins 20 blessés samedi dans la région de Leiria, dans le centre du Portugal. Un bilan encore provisoire.

Un Français figure parmi les victimes carbonisées, selon le Quai d’Orsay, sans en dire plus sur son identité, son âge et son lieu de résidence.

« Malheureusement, c’est sans doute la plus grande tragédie que nous ayons connue ces dernières années sur le front des incendies de forêt », a déclaré, ému, le Premier ministre portugais Antonio Costa, qui s’est rendu au siège de la Protection civile près de Lisbonne.

Ce dimanche, selon le secrétaire d’État à l’Intérieur, Jorge Gomes, 22 personnes ont été carbonisées dans leurs voitures, quand elles se sont retrouvées piégées par les flammes alors qu’elles circulaient sur la route reliant Figueiro dos Vinhos à Castanheira de Pera. Trois autres sont décédées par inhalation de fumée. Il a fait état de 16 blessés, dont onze civils et cinq pompiers. Deux d’entre eux se trouvaient dans un état grave.

Le feu s’est déclaré samedi peu avant 15 h 00 locales (14 h 00 GMT) dans la commune de Pedrogao Grande, également située dans le district de Leiria.

500 pompiers mobilisés

Près de 500 pompiers et 160 véhicules étaient toujours mobilisés dans la nuit de samedi à dimanche pour lutter contre cet incendie. Plusieurs villages auraient été touchés. L’étendue des dégâts causés n’était pas encore connue dans la nuit de samedi à dimanche. Le Portugal a été touché samedi par une forte canicule, avec des températures dépassant les 40 degrés dans plusieurs régions, qui devrait se prolonger dimanche.

Un deuil national sera décrété prochainement, a ajouté Antonio Costa.Des dizaines de personnes qui ont fui leurs maisons encerclées par les flammes ont été accueillies par des habitants d’une localité proche, Ansiao.

Renforts espagnols et français

Deux Canadair espagnols sont sur place ce dimanche matin pour appuyer les pompiers portugais. Et avant ce soir, deux Canadair, un avion de reconnaissance et quinze hommes seront sur place. Ils vont quitter dans l’après-midi la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons.

Le président de la République portugais Marcelo Rebelo de Sousa s’est rapidement rendu sur place et a présenté ses condoléances aux familles des victimes, « partageant leur douleur, au nom de tous les Portugais ». Près d’une soixantaine d’incendies de forêt faisaient encore rage à travers le pays dans la nuit, combattus par quelque 1700 pompiers.

« Un véritable enfer »

Le récit de la nuit de samedi à dimanche est dantesque, celui d’« un véritable enfer », comme l’a défini Valdemar Alves, le maire de Pedrogao Grande. Samedi, le feu s’est déclaré peu avant 15 heures -16h à Paris- dans une zone montagneuse du district de Leiria, recouverte d’eucalyptus et de pins. Sur la route nationale 236, qui unit Figueiro dos Vinhos et Castanheira de Pera, les voitures sont encerclées par les flammes.

Au moins trente personnes meurent à l’intérieur de leurs véhicules, prises au piège. Dix-sept corps seront retrouvés sur la chaussée, non loin de leur voiture, rattrapés par les flammes, alors qu’elles tentaient de fuir. Des familles entières n’ont pas pu échapper à la propagation rapide du feu. Dans le village de Figueiro dos Vinhos, plus d’une centaine de personnes ont été évacuées. Au moins cinq pompiers sont blessés.

Piste criminelle écartée

Une enquête est lancée pour définir les causes de l’incendie, mais la piste criminelle est a priori écartée. « L’information récupérée jusqu’à présent sur l’endroit du drame nous permet de penser avec un fort degré de certitude, que la cause est un éclair qui a atteint un arbre », a assuré le directeur national adjoint de la police judiciaire Pedro do Carmo, ce dimanche. La foudre aurait provoqué un départ de feu dans une végétation très sèche.

Des « vents incontrôlés » ont transformé un feu de faible intensité en un « incendie impossible à contrôler », a tenté de résumer le secrétaire d’Etat pour les affaires intérieures, Joao Gomes, tout en affirmant que la manière, dont se sont propagées les flammes, ne s’explique pas.

Le bilan ce lundi soir

2000 sapeurs-pompiers équipés de 600 véhicules sont mobilisés. 70% du feu est maîtrisé selon les autorités. 26’000 hectares ont brûlé.

16 moyens aériens venus de France -de la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons d’Espagne et d’Italie épaulent les pompiers portugais.

EDP -l’EDF portugais- affirme qu’il faudra remplacer 130 km de réseaux électriques

 

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