PETITE ENFANCE. La Ville de Montpellier a signé avec la Mutualité Française Grand Sud et la Caisse d’Allocations Familiales une convention de partenariat, dont l’objectif est de soutenir le fonctionnement de la crèche Les Petites Mayas, située dans le quartier des Grisettes. Seules 24 places sont aujourd’hui ouvertes. Avec cette convention, qui alloue une prestation de service horaire de 1,85 € pour toute heure d’accueil réalisée au bénéfice des familles montpelliéraines, la capacité sera portée à 34.
Bernard Creissen, président de la Mutualité Française Grand Sud, revient sur les raisons de ce partenariat : « La structure était partie sur un modèle économique qui au fil du temps ne s’est pas trouvé pertinent ». L’ouverture de la crèche des Petites Mayas avait dû être repoussé de septembre 2014 à août 2015 faute de réunir un nombre de réservations suffisant pour atteindre la viabilité économique requise.
Convention tripartite
Peu d’entreprises sollicitées avaient alors accepté de financer des berceaux pour leurs salariés. Une convention tripartite avait alors été passée prévoyant un soutien financier de la Ville qui portait sur un nombre de places limité et une durée bornée au 31 août 2017. Malgré ce soutien, les places n’avaient pas trouvé preneur auprès des entreprises. Le quartier des Grisettes en plein expansion avec une grande mixité sociale, il était nécessaire de proposer aux familles une solution de garde.
Pour Philippe Saurel, il était nécessaire de trouver une solution pour ne pas voir la crèche disparaître : « Nous avons besoin de places de crèche à Montpellier surtout dans les quartiers émergents comme les Grisettes. Nous avons considéré que la Mutualité était proche, en terme juridique, du statut associatif. Donc nous avons considéré que cette crèche pouvait recevoir les mêmes subventions que les crèches associatives ».
Comme une association
« Ce qu’il faut retenir, tient à souligner Titiana Dasylva, déléguée à l’enfance, C’est la manière dont la municipalité intervient dans ce quartier comme elle l’aurait fait dans d’autres quartiers émergents pour maintenir des places dès lors que le projet initial n’a pu perdurer ». Elle précise que « sur le territoire montpelliérain nous avons déjà 640 places de garde gérées par des associations. Donc ce n’est pas nouveau pour nous. On sait faire ».
La Mutualité Française va donc recevoir une subvention de 54 000 € de la part de la Ville de Montpellier dans le cadre de cette convention qui va du 1er septembre 2017 au 31 décembre 2018 date de fin du Contrat Enfance Jeunesse. Thierry Mathieu, directeur de la CAF de l’Hérault, apporte un point technique : « Nous sommes dans le champ d’une aide à une association qui apporte un service public à la petite enfance. On se retrouve avec la CAF qui intervient à 55 %, la commune à 11 %, les familles à 18 % et la structure gestionnaire à 17 %. C’est ce que l’on retrouve sur ce type de structure. Le fait que la Ville ait accepté de refaire rentrer cette structure dans le secteur associatif permet de la rendre viable économiquement. Aujourd’hui peu d’employeurs acceptent de supporter le coût d’une place de crèche pour ses salariés ».
Une crèche et un EHPAD
Le maire de Montpellier est également très enthousiaste sur le projet global du pôle mutualiste : « C’est une structure innovante sur le principe de l’habitat dans certains pays nordiques. En bas, habitent les personnes âgées qui ont du mal à se déplacer, au premier étage les couples actifs, et en haut ceux qui peuvent monter les escaliers en courant notamment les jeunes couples. L’amalgame de tout ça fait que l’on peut trouver dans chacun des immeubles des solidarités qui ne sont pas évidentes mais qui sont réglées par la promiscuité de l’habitat. Et là c’est le cas avec l’EHPAD et la crèche ».
La ville de Montpellier prévoit l’ouverture de trois crèches municipales : la crèche à horaires atypiques rue Boussinesq aux Arceaux en janvier 2018, la crèche située dans l’EAI courant 2018 et une à Port Marianne fin 2018-début 2019.