Montpellier : émergence d’un Front Social 34 anti-Macron

MANIFESTATION. Au lendemain des législatives, à l’image du soir de la présidentielle, une centaine de personnes, rassemblées sous la bannière Front Social 34 – Assemblée des luttes, s’étaient données rendez-vous hier soir sur la place de la Comédie à Montpellier pour montrer leur méfiance à l’égard d’Emmanuel Macron et de la politique qu’il souhaite mettre en place.

Ce Front Social 34 veut défendre les précaires face aux mesures entreprises par la loi Travail. Il rassemble des étudiants, des branches syndicales comme SUD Éducation Hérault, la CGT Précaires de Montpellier et de Lunel, le SCUM ainsi que des mouvements comme l’AG de Montpellier contre l’état d’urgence et l’état policier, le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires 34 et la Coordination Luttopia. Le Front Social 34 est donc une nouvelle forme des mouvements nés l’année dernière comme Nuit Debout ou la coordination des luttes du Royal OQP.

Conçu comme un outil pour organiser d’éventuels luttes à venir, le Front Social 34, dont d’autres branches ont vu le jour en France ces derniers jours, souhaite s’ouvrir d’avantage aux syndicats, collectifs et aux composantes du mouvement social. Le vendredi 30 juin sera organisée sur l’esplanade ou la place de la Comédie une soirée d’occupation de la place publique avec des prises de parole. La volonté est d’essayé de fédérer le plus grand nombre pour agir au plus près dans les entreprises et la société.

Deux pôles

Pour réussir là où Nuit Debout a échoué, il faudra concilier les deux pôles de cette entité. Entre les plus radicaux et les plus mesurés, l’écart s’est encore vu lors de la manifestation qui a suivi le rassemblement. Si tout s’est passé dans le calme et un esprit plutôt bon enfant, les quelques légers débordements n’ont pas reçu l’approbation de tous. Après un passage devant le Royal, qui a provoqué quelques sueurs au seul vigile chargé de surveiller l’imposant mur qui cloisonne l’entrée, le cortège s’est dirigé vers la gare, y a pénétré et a occupé une voie une poignée de minutes avant de quitter les lieux sans provoquer d’incident. En chemin quelques tags anarchistes, des jets de peinture sur des banques, des affiches publicitaires retirées, la TaM visée et des trams immobilisés quelques instants… rien de bien méchant mais des actions suffisantes pour ne pas attiser la sympathie du citoyen lambda. Après un passage dans les rues de l’Écusson, la manifestation s’est ensuite dispersée dans le calme sur la place de la Comédie.

Luttes locales

Le Front Social 34 promet de tenir tête au gouvernement et sera également attentif aux luttes locales avec notamment un soutien aux différentes organisations qui agissent pour l’accueil de migrants. Reste à savoir maintenant si, après une longue séquence politique nationale et les tentatives passées de mobilisation, il trouvera un écho auprès d’une population qui s’est caractérisée par une forte abstention lors des passages aux urnes sans pour autant, hormis les étudiants, être particulièrement présent dans la rue.

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