ENQUÊTE. L’enquête sur la troublante disparition du jeune gendarme mobile originaire de Montpellier, lors d’une randonnée sur l’Île de la Réunion s’est accélérée avec l’interpellation du couple qui était en sa compagnie, un gendarme et le mari d’une femme gendarme, placés en garde à vue ce matin…
Mathieu Caizergues âgé de 24 ans, originaire de Montpellier était en mission à la Réunion pour trois mois. Il s’est évaporé vendredi 23 juin dernier, alors qu’il effectuait une randonnée avec deux amis sur le sentier qui relie Maïdo à Roche Plate. Il a disparu sous les yeux de deux camarades de randonnée, sans laisser la moindre trace. Étranges circonstances.
Un drone engagé
Le lendemain, les autorités locales lançaient un appel à témoin : « La dernière fois où il a été aperçu en vie, le jeune gendarme remontait de Mafate vers le Maïdo, il se situait entre la Brèche et Ticol. Au moment de sa disparition, le militaire portait un short noir, un tee-shirt blanc et un coupe-vent noir ». Aucun retour, silence radio depuis un mois maintenant.
Fait étrange aux yeux des enquêteurs et du procureur de la République de Saint-Denis-la-Réunion : aucun indice n’a été retrouvé sur les lieux. Rien. Pas un seul petit objet appartenant au gendarme mobile. Pourtant, de gros moyens ont été engagés, dont un drone qui a longuement survolé cette zone, également inspectée par un hélicoptère, des chiens pisteurs, des plongeurs et des spécialistes du secours d’un peloton de haute montagne.
Selfies et Snapchat
Le jour de sa disparition brutale et inexpliquée, Mathieu Caizergues heureux de partir faire cette randonnée a envoyé des messages, des selfies et des photos via Snapchat à ses parents, à ses frères et à sa petite amie, à Montpellier et à Saint-Drézéry.
De repos ce jour-là, il était heureux de partir vers Roche Plate avec deux collègues, dont le mari d’une gendarme affectée dans la même compagnie de mobiles que le Montpelliérain…
Bosse et plaie
La trace de Mathieu Caizergues s’est perdue ce 23 juin, après qu’il ait envoyé une photo, sa dernière à 17h39 à ses parents, ses frères et sa petite amie, avec ce curieux message : «Ce n’est pas une bosse d’enfoiré». Pourtant, sur la photo prise de très près apparaît le visage du jeune militaire, lunette sur le front. Son regard semble dans le vague et détail intriguant, une bosse grosse comme une balle de tennis et une petite plaie rouge sont visibles sur son front au dessus de l’œil droit.
Qu’est-il devenu ?
Très inquiets, les membres de la famille lui demandent illico par retour, si tout va bien. Un mois après, ils n’ont toujours pas de réponse. Et surtout Mathieu Caizergues ne donne plus signe de vie. Des amis du gendarme mobile ont tracé un grand coeur sur le sable d’une plage de la Réunion, avec écrit au milieu Mat.
Qu’est-il devenu ? Depuis, des « limiers » de la section de recherches de Saint-Denis tentent de répondre à cette question lancinante. À Montpellier, la famille du gendarme mobile n’a jamais cru à une disparition accidentelle. Elle a déposé une plainte contre X, notamment pour non-assistance à personne en danger.
Les enquêteurs ont pris leur temps en menant de discrètes investigations autour du gendarme et du mari d’une femme gendarme, tous deux très proches : ils sont les deux derniers témoins à avoir vu vivant Mathieu Caizergues. Ils auraient livré des explications contradictoires et assez étonnantes sur les circonstances de la disparition à l’époque.
On saura à l’issue de la garde à vue s’il s’agit d’un tournant dans cette étrange affaire.
