Montpellier : le braqueur en prison, son complice en fuite avec la recette

Un Montpelliérain âgé de 22 ans, déjà connu des services de police et de la justice d’ici a été mis en examen pour vol avec arme, mercredi soir, après le braquage commis lundi vers 11h, dans la rue Paul Rimbaud, entre les cités des Cévennes et de la Pergola, à Montpellier. Il a été placé en détention.

Une information judiciaire est ouverte pour vol avec arme et infraction à la législation sur les armes au cabinet du juge d’instruction, notamment pour identifier le complice du braqueur présumé, selon Christophe Barret, le procureur de la République de Montpellier, qui a rappelé lors d’une rencontre avec la presse mercredi, qu’il s’agissait, « de qualifications criminelles passibles de la cour d’assises ». Toutefois, il reviendra au juge d’instruction de retenir ces chefs de mise en examen ou de les correctionnaliser -en délits- à l’issue de l’information judiciaire.

Précieux témoin

Le procureur de la République, accompagné du commissaire de police Patrice Buil, le nouveau chef de la sûreté départementale de l’Hérault s’est félicité du précieux témoin qui a permis d’identifier, de loger et d’interpeller rapidement un des deux braqueurs, dans la foulée du hold up. Ce témoin a appelé le 17, le numéro d’urgence de police-secours en livrant des renseignements sur le véhicule utilisé pour leur fuite par les agresseurs.

Le visionnage des bandes des caméras de vidéosurveillance de la station-service et des artères du quartier a confirmé les informations livrées par le témoin et offert une direction de fuite. La voiture n’étant pas signalée volée, les policiers -Sécurité publique et antenne du RAID de Montpellier- venus en nombre à l’adresse du propriétaire, dans une cité proche des lieux du vol à main armée ont mis en place une planque. Ils ont interpellé le braqueur présumé alors qu’il ressortait pour grimper dans le véhicule.

Arme chargée

Au moment de son arrestation éclair, le suspect ne portait pas les vêtements décrits par le témoin, mais, les effets utilisés lors de l’agression ont été retrouvés dissimulés non loin de l’entrée du bâtiment de la cité et du véhicule. Sur lui, le jeune montpelliérain, condamné dans le passé pour des actes de délinquance et qui purgeait une peine de sept mois prison avec sursis avec mise à l’épreuve pour des vols a été trouvé en possession du pistolet semi-automatique de calibre 9 mm, chargé de deux cartouches.

« Cette arme redoutable était donc chargée, ce n’était pas une arme factice », a insisté Christophe Barret, ajoutant que, « le pompiste avait été légèrement blessé, surtout très choqué, lors de l’agression. Nous recherchons activement son complice qui ne se trouvait plus avec le premier suspect, lors de l’opération de police ».

Braqueurs bien renseignés

Lundi vers 11h, le pompiste a été attaqué, alors qu’il quittait la station-service de la rue Paul Rimbaud pour se rendre à une banque proche, afin d’y déposer la recette du week-end. Les deux agresseurs étaient bien renseignés. Ils ont bousculé le gérant de la station-service, puis, une fois poussé violemment à terre, l’ont aspergé de gaz lacrymogène, avant de le braquer avec le pistolet.

Les deux agresseurs ont pris la fuite à bord d’une voiture, avec la sacoche et la recette, dont le montant n’a pas été communiqué. L’enquête dira si le duo a bénéficié d’une complicité au sein d’un salarié ou d’un ancien employé de cette station-service pour savoir l’heure exacte à laquelle le gérant se rend le lundi à sa banque.

On connaît la suite. L’affaire n’est pas terminée, il reste aux enquêteurs à identifier le complice en fuite avec la recette. En effet, si le braqueur, la voiture et le pistolet ont été retrouvés, il manque toujours l’intégralité du butin. Les investigations sont menées dans l’entourage du jeune montpelliérain mis en examen hier soir et incarcéré. En garde à vue, comme devant le juge d’instruction, il a gardé le silence.

>> Premier hold up de l’année à Montpellier

Selon le procureur de la République et le commissaire de police Patrice Buil, c’est le premier hold up de l’année enregistré à Montpellier. Un braquage en partie élucidé en un délai record. Un bon résultat pour les débuts du commissaire Patrice Buil à la tête de la sûreté départementale de l’Hérault. Un service qui compte 160 enquêteurs et qui traite les affaires les plus importantes et les plus sensibles de la Sécurité publique dans le département.

Le commissaire Patrice Buil, qui succède à la commissaire Caroline Belda -nommée chef de la division économique et financière au Service régional de police judiciaire, SRPJ, de Montpellier- était depuis ces dernières années en poste dans le Var, à Toulon, après avoir été commissaire central à la Seyne-sur-Mer. Il a fait pratiquement toute sa carrière au sein de la police nationale.

À l’hôtel de police de Montpellier, ce commissaire de 53 ans dirige donc les unités de la Sécurité publique de la brigade criminelle, la « crim », des brigades des « stups », des cambriolages, des violences et des atteintes aux biens, de lutte contre la délinquance astucieuse, du groupe auto, d’enquête criminalistique -GEC, la police technique et scientifique-, des affaires générales -les plaintes et les enquêtes visant notamment les élus-, le service du quart etc.

Le commissaire de police Patrice Buil, chef de la sûreté départementale de l’Hérault. Photo JMA. Métropolitain.

 

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