PRÉVENTION. « Ah bon ? C’est gratuit ? Merci beaucoup, alors », a lancé une jeune conductrice à l’adresse d’un policiers de la brigade motorisée de la Sécurité publique du commissariat central, ce vendredi, un éthylotest en main.
De 14h à 15h, des motards de la police nationale ont, en effet distribué gracieusement des éthylotests aux automobilistes qui arrivaient de l’avenue Pierre Mendès-France pour s’engager dans le grand rond-point proche du Zénith de Montpellier. Six policiers tendaient l’éthylotest aux conducteurs et aux conductrices, qui, l’effet de surprise passé, poursuivaient leur route avec ce cadeau inattendu, mais utile.
300 éthylotests ont ainsi été distribués en une heure à des conducteurs plutôt habitués à des contrôles répressifs sur cette deux fois deux voies des accès Est de Montpellier.
Cette démarche s’inscrivait dans le volet préventif de sensibilisation au danger de l’alcool au volant ou au guidon, et alors que le bilan des tués sur les routes de l’Hérault, dont en agglomération est catastrophique depuis le début du mois de juin et de l’année. 14 motards sont ainsi décédés.
Obligatoire dans la voiture
L’éthylotest a été rendu obligatoire dans tous les véhicules terrestres à moteur par un décret publié au Journal officiel le jeudi 1er mars 2012. Un nouveau décret, paru au Journal officiel le vendredi 1er mars 2013 maintient l’obligation de posséder un éthylotest, mais en supprime la sanction en cas de défaut de possession de l’éthylotest : les conducteurs doivent continuer à posséder un éthylotest dans leur véhicule, mais en son absence, ils ne seront pas sanctionnés.
Cette mesure a pour vocation de développer une logique d’auto-contrôle chez les conducteurs et de les inciter à vérifier leur alcoolémie au moment de prendre la route. Elle s’inscrit dans un dispositif global de lutte contre l’alcool au volant -ou au guidon- et vient compléter la mesure en vigueur depuis le 1er décembre 2011 généralisant la mise à disposition de moyens de tester son alcoolémie pour les clients de tous les établissements ouverts la nuit et servant de l’alcool.
Première cause de mortalité
Depuis 2006, l’alcool est la première cause infractionnelle de mortalité routière. La part des accidents mortels en présence du facteur alcool est ainsi passé de 28% à 30% en 2015, cette augmentation s’expliquant par la prise en compte depuis le 1er juillet 2015 des conducteurs novices, dont l’alcoolémie se situe entre 0,2 g/l et 0,5 g/l.
La part des accidents mortels en présence du facteur stupéfiants est passé, quant à elle de 23% à 25%. Après une stabilité sur plusieurs années, c’est la deuxième année consécutive d’augmentation. La moitié des conducteurs impliqués dans un accident mortel sous l’emprise de stupéfiants présentait également un taux d’alcool illégal.
