FOOTBALL. On s’attendait peut être à mieux de la part du MHSC en ce début de saison. Après quatre journées, Montpellier, 12e de Ligue 1, affiche un bilan d’une victoire, un nul et deux défaites face à des adversaires à sa portée. Métropolitain a rencontré l’entraîneur.
L’équipe n’a pour l’instant pas montré pleinement son potentiel sur l’ensemble d’une rencontre. C’est d’autant plus frustrant quand certains faits de jeu tournent en votre défaveur.
La trêve internationale offre une quinzaine de jours de travail au groupe qui souffre néanmoins de l’absence de Stéphane Sessegnon, Keagan Dolly, Isaac Mbenza et du jeune Nicolas Cozza. Si la situation n’est pas alarmante, il faudra néanmoins prendre rapidement des points dès le 9 septembre face à Nantes et le 16 à Troyes. Car après se profile une série de matchs assez périlleux face aux cadors de la Ligue 1.
Un bon test toutefois pour juger du caractère de l’équipe. Malgré les départs de Steve Mounié (Huddersfield pour 13 M€) et Ryad Boudebouz (Bétis Séville pour 8 M€), le club n’a pas fait de folie durant le mercato.
Michel Der Zakarian bénéficie d’un groupe jeune avec quelques joueurs plus expérimentés. L’entraîneur du MHSC a accepté de revenir sur ce début de saison et les matchs à venir.
Quand on est entraîneur, comment on se sent le 1er septembre ?
Normal (rire). Maintenant le mercato est fini. Tous les effectifs ont leurs joueurs. Il faut se remettre à travailler pour les nouveaux qui arrivent, reprendre des repères. Nous on n’a pas beaucoup bougé.
Que dites vous à ceux qui pensent que Ryad Boudebouz n’a pas été remplacé ?
On verra à la fin de l’année si Boudebouz a réellement manqué au Montpellier Hérault. Il y a d’autres joueurs comme le petit Dolly. On peut jouer avec deux attaquants. Il y a Sessegnon qui est là aussi. J’espère qu’il y a d’autres joueurs qui vont s’affirmer. On peut jouer dans un autre système aussi.
C’est d’ailleurs dommage que Dolly et Sessegon soient en sélection.
C’est dans tous les clubs comme ça. À Paris ils en ont 20 en sélection. C’est la vie des clubs de foot. Quand il y a la trêve internationale, si vous avez beaucoup de joueurs en sélection vous en pâtissez.
Quelles sont les forces et les faiblesses de votre groupe ?
Les faiblesses je les vois par rapport à la saison dernière. L’équipe avait pris trop de buts. C’était une faiblesse du collectif du Montpellier de l’an dernier. Prendre 66 buts c’est beaucoup. Il faut que l’on ait une meilleure assise défensive. Cela ne va pas dire que l’on va défendre très très bas. Il faut que l’on arrive à mieux récupérer le ballon collectivement plus haut. C’est une discipline à avoir collectivement. Dans ce domaine l’équipe a progressé je trouve. C’est sur des erreurs individuelles que l’on a pris certains buts. Après offensivement il faut que l’on soit bien meilleurs dans notre expression collective à travers une meilleure qualité de passe. On a beaucoup trop de déchets, surtout le dernier match à Dijon. Il y a beaucoup trop de déchets techniques pour pouvoir mettre l’équipe adverse en difficulté.

Avant le début de la saison, avec Laurent Nicollin vous disiez ne pas mettre d’objectif. Ce discours a t-il évolué ?
Il n’y a personne au club qui m’a donné des objectifs de classement. C’est moi qui avait dit que je voulais terminer dans les dix premiers. Et j’espère que l’on va avoir cette ambition collectivement, toute l’équipe, pour faire bien mieux que l’an dernier.
Vous sentez que votre discours passe au sein du groupe, que vos tactiques sont appliquées sur le terrain ?
Oui. On essaie de reproduire ce que l’on travaille à l’entraînement dans la semaine. Après des fois bien, des fois moins bien. On a eu des séquences qui ont été très bonnes durant certaines mi-temps et d’autres moins bonnes. Dans l’ensemble, c’est à l’écoute et cela travaille bien.
Pour le moment votre période référence, c’est la seconde face à Strasbourg ?
Oui mais contre Caen il y a eu des bonnes choses aussi. On a des séquences qui ne sont pas trop mal mais il faut qu’on arrive à être plus régulier sur une plus grande partie du match.
Un mot sur le stade de la Mosson. Ce n’est pas un regret de voir que le stade a du mal à se remplir ?
Je pense qu’il y a une bonne partie du public qui est présent tout le temps. Après, le stade il est un peu vieillot aujourd’hui. Peut être son emplacement y fait aussi, je ne sais pas. Après il faut que nous aussi nous arrivions à être meilleurs sur le terrain pour fédérer un peu plus notre public. Il y a toute cette alchimie à trouver.

Le prochain match contre Nantes, c’est un match particulier pour vous ?
C’est un match qui ne vaut que trois points. Bien sûr que rejouer contre le FC Nantes cela fait quelque chose. Après ce n’est qu’un adversaire du jour. Il faut que l’on remporte les trois points parce qu’on est à égalité avec eux en nombre de points. On joue à domicile, il va falloir qu’on soit très performant.
Sur la grosse série de matchs qui arrive, c’est quelque chose que vous abordez comment ?
À un moment donné dans la saison, il y a des séries de matchs où vous allez affronter les grosses écuries de notre championnat. Il faut y passer de toute façon. Et au contraire il va falloir se sublimer et ne pas avoir peur. Comme je l’ai dit, chaque match ne vaut que trois points.
Vous l’aviez quand même noté de manière particulière ce match de Paris le 23 septembre ?
Non. Bien sûr que l’on regarde toutes les journées du championnat contre qui on va jouer. Paris arrive le 23 septembre. Et bien on jouera le samedi 23 septembre à 17h contre eux à la Mosson. Après à nous de faire un bon match, de ne pas trop les respecter et de les bousculer aussi. Même si ils sont au dessus du lot par rapport à toutes les équipes, il faut savoir les bousculer comme Montpellier l’a fait l’année dernière.
Ce type d’équipe cela vous fait rêver à entraîner ?
Quand il y a des grands joueurs bien sûr que tout entraîneur aimerait driver une écurie comme ça. Après il y a d’autres paramètres à prendre en ligne de compte. C’est plus l’approche humaine qui est importante. La mise en place tactique, quand vous avez des joueurs de grande qualité, ils savent quoi faire. L’intelligence de jeu, la justesse… tout est beaucoup plus facile. Après c’est savoir gérer les égos. C’est ça le plus difficile.
À Montpellier, avec un groupe jeune, c’est un tout autre travail.
Avec certains joueurs, qui ont 19-20 ans, ont fait plus de la post formation. Ils démarrent dans le circuit. Ils sont là pour apprendre le métier et progresser.