FOOTBALL. Avant le déplacement important à Troyes ce samedi, Benjamin Lecomte s’est présenté devant la presse. Le gardien du MHSC arrivé de Lorient à l’intersaison revient sur le début de saison compliqué du club avec lucidité et franchise.
À l’aube d’une série de matchs périlleux -le PSG, Monaco, Nice, Saint-Étienne et Rennes-, le portier de 26 ans à confiance dans les qualités de l’effectif montpelliérain et prône le travail.
>> La situation est critique. La victoire contre Troyes samedi est impérative ?
Critique, je n’irai pas jusque là. On est au début du championnat, on n’a même pas encore passé la première moitié de partie de saison. Donc, commencer par critiquer, c’est un peu exagéré. Après la situation est compliquée, c’est sûr, on ne va pas se mentir. Au niveau comptable on espérait être bien plus haut que ça. Mais, je l’ai dit et je le répète nous répondront présents là où on nous attendra le moins et cela doit relancer notre saison. Et quand bien même on ne passeraient pas ce fameux mois de septembre très compliqué, la saison ne s’arrête pas là. Il y a encore plein d’autres matchs pour aller jusqu’au mois de décembre. L’objectif est d’arriver au moins à 20 points, cela ferait la première moitié de saison achevée avec la moitié du trajet de fait pour un maintien. Forcément on a aussi de l’ambition mais on va déjà se contenter d’aller chercher le plus vite possible ces 20 points pour ensuite aller le plus haut possible.
>> Est-ce qu’il y a une prise de conscience, même si tu ne veux pas parler de situation critique, qu’il est urgent de prendre des points dès samedi ?
S’il n’y a pas de prise de conscience, on va au fossé de toute façon. C’est toujours comme ça. Il y a une prise de conscience mais aussi qu’il y a de la qualité dans ce groupe et que les défaites que l’on subit depuis le début de la saison se jouent à pas grand chose. On n’a pas pris de volée, il n’y a pas eu de grossières erreurs qui ont fait perdre ces rencontres. On a manqué d’efficacité dans les deux zones les plus importantes à savoir devant et derrière. On n’a pas été alerté à chaque match, on n’a pas été mis en difficulté par les équipes mais certes on n’a pas pris de point.
>> Vous n’avez pas été alerté, mais l’adversaire a aussi été rarement alerté…
C’est aussi le point le plus compliqué dans une équipe. Défensivement, moi, les défenseurs et les milieux, on arrivent à bien jouer ensemble. Mais, du côté du secteur offensif on sent que cela se cherche un peu plus. Mais cela passe par le travail que l’on fait au quotidien à l’entraînement et cela va demander un peu plus de temps. Comme je le répète, ce début de saison tient à pas grand chose. On nous refuse par exemple un but contre Strasbourg qui fait que l’on aurait deux points de plus et peut être que l’on ne parlerait pas de situation critique. Ce sont ces petits phénomènes qui doivent jouer un peu plus en notre faveur et aussi que l’on hausse notre niveau de jeu pour prendre des points.
>> Il y a beaucoup de jeunes joueurs dans le groupe. Dédramatiser la situation est ce un moyen de leur enlever de la pression ?
Il y a des jeunes et des anciens aussi. Depuis le début je le dis, c’est un bon cocktail. D’amener son expérience aux jeunes pour les faire grandir, peut être que cela demande un peu plus de temps et ce qui fait qu’aujourd’hui on n’est un peu au ralenti. Cela passe par l’entraînement et en s’entraînant tous ensemble, au fur et à mesure, on va trouver le fil conducteur à savoir bien défendre et bien attaquer ensemble pour être un peu meilleur car, à mes yeux, cela ne se joue pas à grand chose.
>> Avec Lorient tu as connu le barrage face à Troyes, qu’est ce que tu en as retenu ?
Que c’est une équipe qui défend très bien. C’est un bloc très bien placé, une équipe qui joue au ballon et capable de faire le dos rond pendant 90 minutes. À Lorient sur le match retour on a fait qu’attaquer. Un peu à l’image de ce que l’on fait en ce moment, on attaque énormément sans avoir réellement d’occasion. Et eux ils sont performants en contre. Donc il ne va pas falloir tomber dans ce piège là. D’abord, pour commencer, ne pas prendre de but et prendre notre temps. Peut être arrêter de se projeter un peu trop vite pour finir les actions. À nous d’essayer de les faire déjouer et jouer avec nos qualités et sur leurs faiblesses.
>> On a l’impression que sur chaque tir, il y a quasiment but. Est ce que ce début de saison est frustrant pour toi ?
Ce n’est pas quasiment chaque tir. Sur les trois derniers matchs, chaque tir, c’est but. Oui c’est frustrant. Quand on joue contre Strasbourg à la maison, ils marquent à un moment clé du match sur leur seule action et je me demande s’ils avaient déjà approché les 18 mètres. À l’image de Dijon où ils ont zéro action et ils marquent à la 45e minute. On a beau avoir un mental d’acier, ce sont des moments clés d’un match où il ne faut pas prendre de but. Ce sont des détails qui vont booster les autres équipes et installer du doute chez nous. Et quand on a des jeunes joueurs, même avec des joueurs d’expérience, cela peut faire qu’à certains moments il y a des petites craintes et que l’on ne se lâche pas. Aujourd’hui je pense qu’il y en a beaucoup qui ont besoin de se lâcher pour jouer avec leurs qualités.
>> Est ce que le groupe vit bien et accepte le management de Michel Der Zakarian ?
S’ils ne l’acceptent pas, ils ne joueront pas. On est là pour écouter ce que nous dit de faire le coach. Le groupe vit très bien. J’arrive d’une année très compliquée à Lorient avec un groupe qui a très bien vécu et c’est ce qui faisait que jusqu’aux barrages on y a cru parce qu’il y avait humainement un très bon groupe. Je retrouve un peu ça dans un cadre familial avec des mecs respectueux où ça s’entend très bien. C’est ce qui fait que à un moment donné cela va tourner. Le coach insiste beaucoup sur le côté défensif. On est vulnérables en ce moment parce que l’on prend des buts sur les seules occasions de nos adversaires mais on n’est pas inquiétés plus que ça. On a, entre guillemets, cette assise défensive et il faut maintenant qu’offensivement on arrive à se lâcher. Aujourd’hui dans le système de jeu que le coach veut, nos milieux et nos attaquants défendent avec nous. Cela demande beaucoup d’efforts, et peut être qu’à beaucoup défendre pour ne pas prendre de but, on a peut être moins de gaz pour attaquer. Si on arrive à plus communiquer entre nous, à laisser plus de laisse à nos milieux pour qu’ils attaquent un peu plus sans nos défenseurs on sera un peu plus efficaces devant.
>> À titre personnel comment juges-tu ton début de saison ?
Très sincèrement ce n’est pas évident de le juger. Si je parle en tant que statistique c’est pourri, on ne va pas se mentir. Par contre en terme de généralités, je me retrouve aussi petit à petit. Maintenant, il faut que je devienne encore plus efficace à l’image de mes partenaires pour que sur les actions des adversaires on ne prenne pas ce but car c’est peut être ce but qui fait que mentalement on n’arrive pas à passer par dessus et à gagner les matchs. Ce n’est pas un début de saison compliquée, car je me sens bien, j’ai des jambes, mais il faut que je devienne plus décisif et c’est ce que l’on attend de moi aussi.
>> Après Troyes se profile Paris, en tant que gardien, est-ce un match que l’on appréhende ?
On a tout à gagner. On sait que l’on va avoir du boulot c’est sûr et certain. Mais, c’est là où on peut se mettre en valeur parce que l’on est sans cesse dans le vif du sujet. Ce sont des bons matchs à jouer et ce sont toujours des challenges de jouer contre une attaque et une équipe pareille. Il n’y a pas d’appréhension. Au contraire c’est de la motivation. Je pense que pour toute l’équipe c’est pareil. C’est toujours plus motivant, et c’est dommage de dire ça, de jouer contre Paris que contre n’importe qui d’autre. C’est peut être un peu d’égo, ce challenge de se mesurer aux plus grands pour voir où on se situe. Et j’espère que l’on va se situer assez haut contre eux.