MOBILITÉ. Montpellier Méditerranée Métropole -3M- a présenté ce mercredi matin, un nouveau plan d’actions qui trace les grandes lignes -sans jeu de mots !- de la politique liée à la mobilité sur les prochaines années : tramway -avec la Ligne 5-, Train exprès régional -TER-, bus avec un objectif majeur : desservir à terme 95% de la population métropolitaine.
« D’ici 2025, notre souhait est que les ¾ de la population soit desservie par le réseau structurant contre 51% aujourd’hui », confirme Philippe Saurel : « Si on ajoute à cela ce qu’on appelle le réseau secondaire, en restructurant notamment l’offre vers les villages, nous atteindrons 95% de la population ».
Cet effort permettra également à la collectivité de proposer une offre de transport en commun à 78% des actifs contre 56 % aujourd’hui : « C’est un projet important pour le territoire », martèle le président de la M3M qui a tenu à exposer lui-même ce plan d’action dont il compte discuter le contenu avec les 31 communes de la métropole : « La démographie évolue, l’urbanisme aussi : il faut réviser notre vision des transports et intégrer cette réflexion dans le schéma de cohérence territoriale qui sera en effet discuté avec les 31 communes. Nous sommes entrés, pour la mobilité, dans l’époque de la métropole en réseau ».
La ligne 5 : ok
La métropole confirme le prolongement de la ligne 1 –« dont le financement de 40 M€ est acquis », assure Philippe Saurel- d’Odysseum jusqu’à la gare Montpellier Sud de France, sur le site voisin de la Mogère avec notamment la création d’un ouvrage d’art sur l’A9.
Il faudra cependant attendre pour la ligne 5, même si elle entre bien dans les plans de la collectivité qui conserve la DUP de Clapiers à Lavérune, mais qui doit changer un peu le tracé : « D’une part, cette ligne ne traversera pas le parc Montcalm ; de plus,il faut desservir les quartiers populaires du Pas du Loup, de Paul Valery et de la cité Gely, les grands oubliés du tracé initial », précise Philippe Saurel.
Le maire de Montpellier et président de la métropole pointe une autre incertitude : « On ne sait pas encore où s’arrêtera la partie nord du futur tracé : CNRS, Agropolis, au rond-point de Girac ? Ce qui est sûr, c’est que nous allons changer une partie de la DUP d’ici la fin de l’année pour protéger le parc Montcalm et desservir les quartiers ». L’élu confirme que la financement de cette ligne -au moins 400 M€-, n’est pas acquis avec par exemple seulement 2 M€ de la Région Occitanie…
5 pôles multimodaux
Deux PEM -pôle d’échange multimodal- qui permettent de prendre les TER et d’enchaîner avec le tram sont déjà actés : celui de Baillargues -opérationnel et qui fonctionne bien- et celui de la gare Saint Roch, en cours de construction : « Nous en ferons 3 de plus » révèle Philippe Saurel : « À la gare Sud de France à la Mogère, à Villeneuve-les-Maguelone et à Notre-Dame-de-Sablassou, sur Castelnau-le-Lez ».
L’élu insiste sur le rôle futur des TER : « Lorsque la nouvelle gare sera livrée fin 2017, des sillons seront libérés sur le rail : en coordination avec la Région, dont c’est l’une des compétences, il sera possible d’augmenter l’offre de trains et TER régionaux sur la gare Saint-Roch. »
Le bus BHNS renforcé
Le président de la métropole confirme également une grosse offensive sur le bus avec la création de trois lignes à haut niveau de service -BHNS- sur 50 km à travers l’aire métropolitaine. Ces BHNS impliquent une fréquence renforcée et une amplitude horaire élargie avec les derniers départs de Montpellier à 22h.
L’une de ces lignes circulera entre Notre-Dame-de-Sablassou à Castelnau-le-lez et la zone d’emplois du Millénaire, « et sera peut-être étendue à Castries », précise l’élu qui définit la seconde ligne comme « une liaison inter-quartiers reliant la place Charles de Gaulle, à Castelnau-le-Lez, au quartier des Sabines à l’ouest de Montpellier ».
La 3ème ligne se déploiera elle du Peyrou jusqu’au Cévennes en passant par Alco et une autre zone d’emploi, le parc Euromédecine.
30 M€ sur 8 ans
« À quoi sert un bus s’il reste bloqué dans les bouchons ? », demande Philippe Saurel qui souhaite créer des voies pour les bus. La collectivité a fait ses études et estime qu’il faudra une enveloppe de 30 M€ sur 8 ans pour aménager la voirie pour les bus.
Les travaux commenceront dès 2018 : « Les BNHS nous ferons gagner en efficacité et nous pourrons dégager de nouvelles recettes qui seront réinjectés dans le desserte des communes de la Métropole, notamment à l’ouest », rajoute l’élu qui confirma que la TaM 3M va également mettre en place 4 lignes dîtes « structurantes » : à Prades-le-Lez, en connexion avec la ligne 5 du tramway, entre les Hauts de Massane et la place Albert Ier, pour desservir l’avenue du Père Soulas ; entre la Martelle et Estanove ; d’Ovalie à Laissac, et entre Cournonsec et Lavérune.
« Ce projet global sur la mobilité permettra de mieux servir la population et de désengorger les routes », conclut Philippe Saurel : « Mais n’oublions pas que pour réussir ce volet mobilité, la grande priorité reste la réalisation du contournement Ouest de Montpellier sur lequel nous travaillons ». Bref, d’importants projets sont sur les rails.