Lozère : la SEM SELO préfère les loups aux bisons

RAPPORT. La chambre régionale des comptes -CRC- de la région Occitanie a examiné la gestion de la société d’économie mixte locale pour le développement de la Lozère -SELO- pour les exercices 2010 à 2015.
Créée en 1963, la SELO occupe dans le paysage économique lozérien, de par la
multitude de ses secteurs d’intervention, une place prépondérante et atypique. La composition de son capital social et son mode de gouvernance sont conformes aux
dispositions légales, sauf à souligner une sous-représentation du département au conseil d’administration. S’appuyant sur une comptabilité dite « analytique » détaillée et un suivi juridique globalement efficient, sa gestion n’appelle pas d’observation majeure.
Corrigés des résultats « exceptionnels », qui résultent essentiellement de la reprise
récurrente d’ une quote-part des subventions d’ investissement, les résultats d’exploitation
apparaissent constamment bénéficiaires sur la période. À compter de 2012, la construction de bâtiments destinés à l’usine ArcelorMittal (AM) de Saint-Chély-d’Apcher a impacté significativement les comptes.

Risques conjoncturels

Dès 2013, le fonds de roulement est devenu ainsi fortement positif ce qui, au regard de la faiblesse du besoin correspondant, a généré une trésorerie importante. Cependant au final, le résultat global demeure tout juste à l’équilibre ce qui, malgré un capital social supérieur au minimum légal, peut surexposer la société aux risques économiques conjoncturels.
« Dans ce contexte, la sécurisation de ses contrats avec le groupe AM est à mettre au crédit de la SELO. En revanche, le pilotage de certaines opérations, en particulier le financement des derniers travaux de rénovation de la station thermale de Bagnols-les-Bains ou le suivi juridique de certains contrats, semble encore perfectible », relèvent les magistrats de la CRC, dans ce rapport de 60 pages rendu public ce jeudi.
Dans le secteur du tourisme, la SELO apparaît comme un acteur majeur du département
gérant notamment, au travers de contrats variés, une agence de voyages, deux parcs animaliers, quatre stations dites « de pleine nature » et de nombreuses structures d’hébergement. En revanche, son fonctionnement intriqué avec celui du comité départemental du tourisme interroge sur l’indépendance effective des deux structures. D’autant que la notion invoquée d’unité économique et sociale ne paraît pas à l’ abri de toute critique. Il en résulte plusieurs faiblesses juridiques, en particulier celui du statut social des équipes de direction.

Parcs animaliers

Les parcs animaliers présentent une structure d’ exploitation très dissemblable, celui des
loups faisant l’objet d’un ambitieux programme de rénovation, tandis que celui des bisons souffre d’une stratégie de développement encore imprécise. Les stations de pleine nature partagent en revanche la nécessité de diversifier leurs activités pour s’extraire de l’aléa climatique et de la saisonnalité en résultant.
Pour y parvenir, la SELO prend en compte les spécificités naturelles de chaque site mais, du fait de plans d’extension et de rénovation non encore achevés, sur la période de contrôle les résultats d’exploitation apparaissent encore aléatoires.
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