Législatives : dysfonctionnements dans l’envoi des professions de foi

COUAC. Certains candidats PS dans l’Hérault ont fait constater par voie d’huissier que « des milliers d’enveloppes ne contiennent ni nos professions de foi, ni nos bulletins de vote ». Leur ex-camarade Anne-Yvonne le Dain a témoigné des mêmes problèmes : « la plupart des enveloppes électorales distribuées hier et aujourd’hui dans les boîtes aux lettres sont … incomplètes. Il y manque une, deux voire trois professions de foi ».

Même constat de Dalila Yousfi, candidate PRG dans la 2e circonscription, qui estime que « cela entraîne une inégalité de traitement entre les candidats et pénalise automatiquement ma candidature à cette élection. C’est pour cette raison que je porte plainte ce jour et que je me réserve le droit de faire un recours auprès des tribunaux compétents ».

Une défaillance de grande ampleur

Les candidats PS/EELV Christian Assaf, Fatima Bellaredj, Sébastien Denaja, Fanny Dombre-Coste, Antonio Fulleda, Marie Passieux et Frédéric Roig certifient avoir fournis tous les documents nécessaires : « Les factures de nos imprimeurs respectifs en attestent, tout comme peut l’attester la Commission de propagande installée sous l’égide de la préfecture qui a réceptionné nos documents ».

Ces derniers jugent qu’il s’agit là d’un « dysfonctionnement inacceptable que nous dénonçons avec solennité. C’est la première fois dans l’histoire de la cinquième république qu’une défaillance de cette ampleur et de cette gravité se produit ». Ils appellent « solennellement le ministère de l’Intérieur et les services de l’État à prendre leurs responsabilités et à les assumer ».

Le prestataire en cause

Il s’agirait là d’un problème de prestataire. La société privée lyonnaise Koba, spécialiste dans la propagande électorale, a été choisie pour la mise sous pli des professions de foi par les préfectures à l’issue d’un appel d’offres. Une quinzaine de départements du quart sud-est de la France serait concernés par des dysfonctionnements. Plusieurs partis politiques ont annoncé vouloir déposer des recours. Mais de là à annuler ou reporter l’élection…

Anne-Yvonne Le Dain, candidate à sa réélection sur la 2e circonscription sous l’étiquette En avant à gauche, a également réagi à ce choix de passer par un prestataire :  « Auparavant la « mise sous enveloppe » de la « propagande électorale » était faite sous l’autorité de chaque Préfecture, par des fonctionnaires, des étudiants, des chômeurs et que cela permettait « d’améliorer un peu l’ordinaire » de chacun. Une sorte de « militance payée ». La Haute Administration a choisi de passer par un marché public : le résultat pour le citoyen est assez pathétique ».

« Gros bug »

La députée sortante s’était opposé à la suppression de la propagande papier pour un tout internet proposé par Christian Ecket, ancien ministre du Budget : « Tous les groupes politiques étaient également opposés à cette procédure. L’offensive de la Haute Administration pour cette (maigre) économie de 300 M€ les conduit donc pas à pas à trouver des biais pour que la distribution postale ne se fasse plus. Nous y sommes : gros bug ».

Afin de s’assurer du bon déroulement de la mise sous pli des professions de foi des candidats qualifiés pour le second tour, des représentants des services de l’État de la préfecture de l’Hérault se rendront à Lyon dans les locaux de Koba.

D’autres candidats de l’Hérault qui sont pas du PS subissent cette même situation dans des circonscriptions, selon nos informations.

Rappelons que les professions de foi de tous les candidats sont consultables sur le site internet du ministère de l’Intérieur.

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