MANAGEMENT. Vous connaissez tous le principe de Peter : « Dans une hiérarchie, tout employé à tendance à s’élever à son niveau d’incompétence » (voir l’article très intéressant de Wikipédia pour ceux qui ne connaissent pas). « Or, Peter a tort si l’on adopte une autre conception du management », indiquent les consultants du Florian Mantione Institut, à Montpellier.
« On ne travaille pas pour quelqu’un ou pour une organisation. On travaille avec quelqu’un, avec une organisation. La pyramide est une image obsolète pour représenter les niveaux de responsabilité. En travaillant par projet, point n’est besoin de s’élever…La progression n’est pas uniquement verticale, car le progrès est horizontal », indique Florian Mantione.
Pour faire simple, il existe deux catégories de cadres : ceux qui encadrent une équipe (on les appelle les managers) et ceux qui sont responsables d’une fonction ne nécessitant pas de collaborateurs : on les appelle des experts.
En France, on a tendance à privilégier les managers aux experts, car ils semblent représenter un « poids » plus important. Et la rémunération atteste de l’importance accordée à une fonction management. Pourtant, un contrôleur de gestion ou un responsable qualité peut faire gagner beaucoup d’argent à une entreprise. Mais la problématique ne doit pas s’exprimer en ces termes : une entreprise a besoin de bénéficier de « fonctions » qui soient bien gérées, avec un responsable compétent. Ce manager doit sans cesse s’améliorer, et son supérieur hiérarchique direct -N+1- doit le considérer comme une plante épiphyte, qu’il doit aider à faire grandir.
« À l’échelle des responsabilités, préférons l’échelle des compétences et récompensons le travail bien fait, l’expertise qui s’exprime »
La formation est l’outil principal pour faire grandir les salariés, mais pas forcément en « s’élevant » dans une quelconque hiérarchie ; à l’échelle des responsabilités, préférons l’échelle des compétences et récompensons le travail bien fait, l’expertise qui s’exprime. De plus, certains salariés ne sons pas prédisposés à animer une équipe et sont plus à l’aise à bien faire leur travail plutôt qu’à aider les autres à bien faire le leur. Ne culpabilisons pas les non-managers.
La réalisation d’une belle carrière professionnelle peut exister sans autorité hiérarchique sur une équipe. Elle peut exister en animant des groupes projets, en coordonnant des compétences sans forcément avoir une relation de supérieur à subordonné. Le secret d’une belle carrière est d’exercer des responsabilités en fonction de son profil. Et il vaut mieux terminer sa carrière auréolé du statut de bon vendeur, plutôt que dans la peau d’un mauvais chef des ventes…
Une parole d’expert à retrouver dans l’édition papier du 7Officiel du 20 juin 2017.