Karnaval des gueux : onze feux, quatre policiers blessés, cinq gardes à vue

Quatre policiers de la Sécurité publique du commissariat central de Montpellier ont été blessés, dont un grièvement au visage et onze incendies volontaires ont été allumés sur la voie publique, tel est le premier bilan ce mercredi à 8h de la nuit agitée lors du Karnaval des gueux dans les rues de la ville. Les policiers ont procédé à cinq interpellations. Les personnes arrêtées en flagrant délit sont en garde à vue.

« Les quatre agents des forces de l’ordre ont été légèrement blessés par des jets de projectiles. Ils ont été examinés par un médecin des sapeurs-pompiers du Sdis 34 à l’hôtel de police. Toutefois, ces policiers n’ont pas été transportés aux urgences du CHU par les pompiers », selon une source proche de l’enquête, ouverte après les violents incidents qui ont émaillé le défilé, dès 19h30 mardi soir.

Gaz lacrymogène

Le préfet de l’Hérault et le maire de Montpellier avaient pourtant interdit ce rassemblement festif, mais des provocateurs et des agitateurs s’en sont pris aux policiers, qui ont répliqué par des jets de gaz lacrymogène cours Gambetta, place Roger Salengro à Figuerolles, rue d’Alger et dans les quartiers Rondelet et Saint-Denis.

Des clients attablés aux terrasses de cafés au faubourg de Figuerolles ont été incommodés par les gaz lacrymogène, utilisés pour disperser des groupes violents. Les policiers ont également utilisé un camion doté d’un canon à eau.

Les quatre policiers blessés, dont un âgé de 53 ans grièvement au visage et notamment à la bouche et qui est hospitalisé appartiennent à la brigade anticriminalité -BAC- du commissariat central.

Des pierres sur des journalistes

Comme pour le Karnaval des gueux de l’année dernière, du mobilier urbain et des commerces ont été vandalisés. Huit containers, deux tas de palettes et une voiture en stationnement ont été incendiés dans la nuit de mardi à ce mercredi.

Par ailleurs, des journalistes qui couvraient le Karnaval des gueux ont été pris à partie et victimes de jets de pierres. Une caméra d’une équipe de télévision locale aurait été volontairement cassée.

La réaction du préfet

« Le préfet de l’Hérault et le maire de la ville de Montpellier ont pris conjointement des arrêtés d’interdiction du défilé dit du « Karnaval des Gueux ». Mais, mardi soir, des fauteurs de trouble se sont rassemblés et ont généré des débordements et des dégradations concentrés principalement entre les places Salengro et Rondelet, faute d’avoir pu, malgré des tentatives répétées, atteindre le centre-ville en raison de l’important dispositif d’ordre public -fonctionnaires de la sécurité publique, gendarmes mobiles, engins lanceurs d’eau- mis en place. Les manifestants n’ont ainsi pas pu rééditer les lourdes dégradations sur les commerces de l’Écusson de Montpellier », indique ce mercredi matin la préfecture de l’Hérault.

200 individus masqués et alcoolisés

Selon la préfecture, près de 200 individus masqués et fortement alcoolisés, armés de projectiles -pierres, tessons de bouteille etc.- et porteurs de fusées et de fumigènes, ont notamment pris pour cible des panneaux publicitaires, du mobilier urbain et des véhicules, nécessitant également une intervention rapide des sapeurs-pompiers de l’Hérault.

« Plus grave encore, les émeutiers ont agressé sauvagement des policiers nationaux faisant quatre blessés, dont un grièvement au visage qui a dû faire l’objet d’une prise en charge médicale urgente. Les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation de cinq émeutiers remis à l’autorité judiciaire.

Le préfet de l’Hérault condamne fermement ces exactions, salue le professionnalisme et le sang-froid des agents de la force publique qui ont su contenir ce déferlement de violence, et encourage les victimes de dégradations à porter plainte », précise le préfet de l’Hérault.

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