Feux de forêt : de la prévision à la lutte en passant par la surveillance

POMPIERS DE L’HÉRAULT. Le préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel et le président du conseil départemental, Kléber Mesquida ont lancé ce mardi matin sur le site du Sdis 34 à Vailhauquès la campagne estivale des feux de forêt, en présence du colonel Christophe Durand, directeur adjoint du Sdis 34 -et du nouveau directeur, le colonel Éric Florès qui prendra officiellement ses fonctions lundi 24 juillet prochain-, d’élus, d’un officier de gendarmerie et de personnalités civiles.

Chaleurs caniculaires obligent, le dispositif mis en place par le Sdis 34 en cas de départ de feu de végétation a déjà fonctionné depuis ces derniers jours, avec de nombreux feux de forêt, de garrigue et d’herbes sèches un peu partout dans le département. Ainsi, comme les saisons précédentes, les groupes d’intervention feux de forêt -GIFF, 4 camions-citernes, CCF et un véhicule radio- ont déjà été engagés, ainsi que les Air Tractor -bombardiers d’eau loués par le Sdis 34- et le guet armé aérien -GARR- des Tracker de la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons, qui larguent du produit retardant sur un feu naissant.

Le préfet de l’Hérault a rappelé ce matin que l’Ordre d’opération départemental feux de forêt -OODFF- est mis en oeuvre par l’ensemble de services impliqués dans la défense des forêts contre les incendies : le Sdis 34 certes, mais aussi l’Office national des forêts, de la chasse et de la faune sauvage, la direction départementale des territoires et de la mer, la gendarmerie, la police nationale, Météo France, l’association départementale des comités communaux feux de forêt -CCFF- et le Département.

Cellule technique de recherche des causes

Tous les services ont été présentés aux autorités ce matin, dont la cellule technique pluridisciplinaire de recherche des causes -CTRC 34- composée d’un gendarme du groupement de l’Hérault, d’un forestier (DDTM ou ONF) et d’un sapeur-pompier. Elle a été créée eh 2009. Depuis quatre ans, un chien de la gendarmerie spécialisée dans la recherche de produits accélérateurs à la mise à feu intervient quand le lieu de la mise à feu est isolée. En 2016, selon les enquêtes et les investigations techniques, 60% des incendies de végétation ont eu une origine accidentelle. 40% des causes étaient malveillantes.

Surchauffe électrique

Ce sont ces techniciens de cette unité qui ont permis récemment de lever le mystère sur des départs de feu de garrigue multiples et rapprochés sur les hauteurs de Saint-Pons-de-Thomières : alors que pompiers et gendarmes traquaient un pyromane, il s’est avéré que c’était une surchauffe sur la ligne de moyenne tension qui était à l’origine des incendies, à cause d’arcs électriques !

La gestion des feux de forêt qui peuvent tourner à la catastrophe et engendrer des drames humains, comme le décès l’été dernier à Gabian-Roquessels, dans le Biterrois d’un jeune pompier professionnel  du Sdis 34 et les graves brûlures à trois autres -sans oublier l’actuel désastre au Portugal avec 64 morts- c’est un volet prévision, un volet surveillance et première intervention et un volet lutte.

500 à 700 personnes

Chaque jour, 50 véhicules composés de patrouilles de pompiers, de CCFF, de forestiers-sapeurs, d’agents assermentés de l’ONF, de l’ONCFS, de la protection de la forêt méditerranéenne -APFM- assurent la surveillance des massifs et l’attaque des feux naissants, dès l’alerte donnée. 19 tours de guets sont activées. « 500 à 700 personnes peuvent ainsi être mobilisées quotidiennement dans l’Hérault » révèle le commandant Éric Contréras, en charge de la gestion des feux de forêt au Sdis 34, qui a guidé les autorités ce matin devant les personnels et les engins, dont des nouveaux porteurs d’eau nouvelle génération garantissant une sécurité maximum aux « soldats du feu » en intervention.

Le PC feu situé dans la salle mitoyenne du Codis 34 à Vailhauquès est activé avec un officier d’astreinte. Outre les moyens au sol, le Sdis 34 dispose d’une cellule aérienne de première intervention, composée de 3 Air Tractor ayant une citerne de 3100 litres d’eau et/ou de retardant -deux des bombardiers d’eau légers ont fait une démonstration ce matin-, d’un hélicoptère de reconnaissance et de commandement- et peut compter sur des renforts aériens de la base de la Sécurité civile de Nîmes-Garons : Canadair, Tracker et Dash 8.

Baptême de feu

Ce mardi matin, c’était un grand jour pour 16 sapeurs-pompiers âgés de 18 à 25 ans, quinze hommes et une seule femme. Ils ont embrassé une carrière dans la grande famille des pompiers de l’Hérault en recevant leur casque devant le préfet et le président du Département. Un baptême de feu inoubliable pour ces jeunes pompiers professionnels de la promotion Pierre Biais, du nom d’un ancien colonel qui fut un directeur très actif au Sdis 34. C’est lui qui a créée la fameuse cellule aérienne de première intervention qui a fait ses preuves depuis, chaque été.

Le 24 juiilet, c’est le colonel Éric Florès qui prendra la relève à la tête du Sdis de l’Hérault. Cet officier qui connaissait des étés plutôt tranquilles sur le front des feux de forêt dans l’Aveyron, d’où il arrive en voisin va être confronté à une activité beaucoup plus agitée. Celui qui est présenté comme l’homme de la situation devra gérer de nombreux « coups de feu » comme on dit.

Les 16 nouveaux sapeurs-pompiers professionnels au Sdis 34. Photo JMA. Métropolitain.
Des pompiers devant un des CCF engagés sur des GIFF. Photo JMA. Métropolitain.
Les bénévoles du CCFF de Vendargues,. Photo JMA. Métropolitain.
Éric Florès, le directeur du Sdis 34, à gauche, avec le colonel Jean-Michel Bigot du groupement de gendarmerie de l’Hérault. Photo JMA. Métropolitain.
Le colonel Christophe Durand, directeur adjoint du Sdis 34 présente les unités aux autorités. Photo JMA. Métropolitain.
Un Air Tractor en action de largage. P¨hoto JMA. Métropolitain.
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