Deux bandes rivales qui veulent s’approprier le contrôle du marché de la drogue et de la contrebande de cigarettes dans le quartier de Plan Cabanes, à Montpellier en viennent régulièrement aux mains, mais, de l’avis d’un témoin rencontré par Métropolitain, de nouveaux violents affrontements ont failli dégénérer, mercredi soir, dans la rue Daru.
« Cette rue, entre le faubourg de Figuerolles et le cours Gambetta est devenue le quartier général des trafiquants de drogue et de contrebande de cigarettes; d’un côté, il y a les beurs, de l’autre les étrangers des pays de l’Est, ils veulent tous avoir la mainmise sur les trafics qui sont particulièrement juteux et ils ne se font aucun cadeau. Il y a déjà eu des coups de feu tirés en l’air et des coups de couteau », raconte ce témoin, qui vit dans le quartier. Et qui souhaite garder l’anonymat.
Mercredi vers 19h30, les deux bandes se sont affrontés, dans la rue Daru : « Ils étaient quinze d’un côté, une vingtaine de l’autre, la plupart étaient armés : j’ai vu un sabre japonais, des machettes, des armes à feu, un fusil à pompe, des couteaux. Des dealers ont brisé le pare-brise, les vitres latérales d’une voiture en stationnement à coups de batte de baseball, une portière a été volontairement endommagée. Ce véhicule appartient à un des trafiquants. Les rares commerçants qui restent dans cette rue ont été obligés de fermer les boutiques. Mercredi soir, les scènes de violences ont duré environ un quart d’heure, c’était surréaliste ».
Rue vide à l’arrivée de la police
Appel a été fait au 17, le numéro d’urgence de police-secours. Des patrouilles ont rapidement été dépêchées sur les lieux. L’état-major de la direction départementale de la Sécurité publique de l’Hérault -DDSP 34- interrogé vendredi sur ces incidents de Plan Cabanes a décidé de ne pas communiquer. Il a juste été confirmé à Métropolitain, que des appels ont bien été reçus au 17 et qu’à l’arrivée des policiers, la rue Daru était vide : il n’y avait plus personne, juste une voiture endommagée.
Il n’y a pas eu de plainte déposée depuis, et sans dépôts de plaintes, il n’y a pas d’enquête lancée, même si des renseignements évoquant des violences entre bandes rivales remontent, sont prise en compte et analysés. Par ailleurs, des bandes de caméras de vidéosurveillance de la Ville de Montpellier sont visionnées, quand des incidents sont signalés sur la voie publique.
Peur de représailles
Selon nos informations, d’une part, cette voiture appartient à un des dealers qui fait partie d’une des bandes qui veulent prendre le contrôle des trafics illicites au Plan Cabanes, cours Gambetta et au faubourg de Figuerolles, « et donc, il ne risque pas d’aller porter plainte au commissariat central », dixit notre témoin.
D’autre part, selon ce riverain qui pense à déménager rapidement, « aucun témoin, c’est à dire les habitants, dont des familles et les commerçants qui assistent, impuissants et effarés à ces violents règlements de comptes en pleine rue, au risque de la présence d’enfants ne signale les faits à la police nationale et municipale, car ils craignent tous des représailles. Je peux vous certifier que des commerçants sont menacés, mais qu’ils ne bronchent pas, allant même jusqu’à nier cette réalité ».
Go fast de cigarettes
Parmi les dealers identifiés lors de ces scènes de violences, mercredi soir, figuraient ceux récemment interpellés dans la cité des Cévennes en flagrant délit de go fast de contrebande de cigarettes en provenance d’Andorre, par les policiers de la brigade anticriminalité -BAC- de Montpellier…Les contrebandiers avaient été neutralisés après une course-poursuite spectaculaire…
Ce Montpelliérain qui réside à Plan Cabanes s’est tenu informé, vendredi, de la venue à Montpellier du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, venu lancer la Police de sécurité du quotidien -PSQ-, dans le quartier de la Mosson-la Paillade : « Je pense que ça aurait été judicieux que le ministre vienne faire un tour au Plan Cabanes »…

