Dégradations à Montpellier : deux responsables de la Ligue du Midi arrêtés

JUSTICE. Les deux responsables de la Ligue du Midi, un Montpelliérain de 70 ans et son fils âgé de 42 ans ont été déférés ce mardi soir devant le procureur de la République de Montpellier pour « dégradations volontaires d’un bien en réunion », dans le cadre de l’enquête menée par les policiers de la sûreté départementale de l’Hérault, après le coup de force dans les bureaux de l’association Réseau Accueil Insertion Hérault -RAIH- entre les boulevards du Jeu-de-Paume et de Gambetta, le 30 juin vers 10h.

Les deux leaders de la Ligue du Midi sont ressortis libres du tribunal. Ils seront jugés le 5 décembre devant le tribunal correctionnel.

Identifiés grâce à la vidéo tournée sur les lieux, ils ont répondu lundi matin à une convocation des policiers et se sont présentés au commissariat central, où ils ont été placés en garde à vue. Ils ont reconnu les faits présumés, mais ont refusé de livrer l’identité des complices qui les accompagnaient, assurant ne pas les connaître. Ils ont indiqué ne pas savoir qui se trouvait avec eux pour filmer l’intrusion spectaculaire de ce « commando » anti-migrants…Les soupçons se portent vers des militants de la Ligue du Midi, mais ceux qui étaient présents n’ont pas encore été identifiés.

Plainte du Département

À la suite de cette expédition violente contre RAIH, le Département de l’Hérault par l’intermédiaire de son président Kléber Mesquida avait déposé une plainte auprès du procureur de la République de Montpellier pour dégradation aggravée, incitation à la haine, à la discrimination et à la violence, des délits présumés.

Le vendredi 30 juin dans la matinée, une dizaine d’hommes appartenant au groupe identitaire de la Ligue du Midi avaient dans le local de l’association RAIH, rue Castilhon. Devant des employés consternés et impuissants, ils avaient entonné différents slogans anti-migrants et fait voler des documents. Suite à quoi, un des leaders était monté sur une table pour marteler un discours contre les subventions accordées aux associations aidant les migrants.

Subventions pour les mineurs en danger

Quelques jours auparavant, le conseil départemental de l’Hérault avait accordé des subventions à différentes associations intervenant auprès de mineurs non accompagnés présents sur le territoire, ce qui est une des missions dévolues par la loi aux Départements.

Kléber Mesquida rappelle que les lois de la protection de l’enfance s’appliquent à tous les mineurs en danger, qu’ils soient français ou étrangers : « Bon nombre de mineurs étrangers non accompagnés ont fui leur pays en guerre pour se réfugier en France. Ils ont connus des galères, ont subi des humiliations et des violences avant d’arriver sur le sol français où ils se retrouvent particulièrement vulnérables. C’est l’honneur de l’institution départementale d’accueillir ces jeunes dans le pays de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ».

Le parquet de Montpellier avait déjà saisi d’une enquête préliminaire les policiers de la sûreté départementale de l’Hérault qui ont rapidement entendu les responsables de RAIH et les employés, qui ont assisté à cette violente intrusion.

Les policiers de la Sécurité publique avaient placé sous scellé judiciaire la vidéo de l’attaque de la Ligue du Midi diffusée sur sa page Facebook, via You Tube.

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