POLITIQUE. Gros clash ce samedi, juste avant que ne débute le conseil municipal extraordinaire ayant élu Frédéric Lafforgue -le jour de ses 50 ans- maire, en remplacement de Jean-Pierre Grand.
Ce dernier, maire depuis 1983 aura servi pendant six mandats. À la suite à la loi sur le non-cumul des mandats, il a fait le choix de garder ses fonctions de sénateur, et a donc démissionné de son poste de maire. Il avait envoyé sa lettre de démission au préfet de l’Hérault, Pierre Pouëssel, le 20 septembre dernier.
Pris par des obligations importantes à Montpellier, en l’occurence la cérémonie d’accueil des nouveaux montpelliérains, Philippe Saurel, maire et président de la métropole avait demandé à Rosy Buono de le représenter à l’élection de Frédéric Lafforgue, à Castelnau-le-Lez. Récemment élue vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole -3M- pour succéder à Cyril Meunier, le maire de Lattes qui l’a remerciée, elle n’a pas pu assister au conseil extraordinaire à la mairie de Castelnau-le-Lez.
« Virée comme une malpropre »
« J’ai été virée comme une malpropre. Quand je me suis présentée, j’ai demandé à l’agent responsable du protocole où se trouvait ma place, parmi les chaises réservées aux invités, dont les élus. Il m’a dit, je n’ai pas votre nom sur la liste. J’ai fait part de mon étonnement. J’ai alors aperçu Jean-Pierre Grand assis à une table, je me suis approché et je lui ai demandé pourquoi je n’avais pas de place réservé. Il m’a dit, « j’en ai rien à foutre » sur un to dédaigneux et il m’a fait signe d’une main pour que je quitte les lieux, me faisant comprendre que j’étais indésirable. J’ai trouvé cette réaction méprisante et indigne d’un élu qui se dit républicain », raconte Rosy Buono à Métropolitain. Qui a quitté les lieux illico et qui appelé Philippe Saurel pour l’informer.
Selon l’élue qui est allé lui raconter son exclusion avant de s’éclipser, « Frédéric Lafforgue m’a fait comprendre qu’il était vraiment désolé par la tournure de la situation. Il m’a adressé un petit sourire et il m’a serré la main chaleureusement. Je lui ai souhaité bonne chance pour ses débuts au sein de la métropole, puisque Castelnau-le-Lez fait partie des 31 communes »…
« C’est une provocation »
Sollicité par Métropolitain sur l’épisode rocambolesque de ce samedi matin, Jean-Pierre Grand a confirmé l’éviction de Rosy Buono : « Je ne suis pas le seul à avoir été choqué de l’arrivée de Mme Buono, les autres maires de la métropole présents l’ont été aussi et ils m’en ont fait part. Voilà que M.Saurel a osé nous envoyer celle qui était dans l’opposition de Cyril Meynier qui a été débarqué de la métropole et qui a été récemment installé comme vice-présidente. C’est un véritable bras d’honneur qui est inacceptable. Le fait de l’avoir envoyé à cette cérémonie officielle est contraire à tous les usages. Nous avons fait comprendre à Mme Buono, qui n’est pour rien dans cette histoire, qu’elle n’était pas la bienvenue ».
Ex-élue de Lattes
Mercredi 13 septembre dernier, au conseil municipal de Lattes Rosy Buono avait dû rendre sa délégation aux anciens combattants, coupable de ne pas avoir accepté les consignes de Cyril Meunier et de son groupe majoritaire -pas d’adhésion à un groupe politique, en Marche et assimilés en l’occurrence- et cédé aux sirènes de la métropole de Montpellier. Membre de la majorité de Lattes jusqu’à sa brutale éviction, l’élue s’est vu reprocher par Cyril Meunier d’avoir également soutenu Patricia Mirallès, la candidate de Philippe Saurel, lors des dernières élections cantonales.
D’ailleurs, il convient de préciser que Philippe Saurel a demandé à Rosy Buono de rejoindre la métropole comme vice-présidente, alors qu’elle se trouvait dans la majorité de la commune de Lattes, et ce donc bien avant que le maire se sépare d’elle.
Aucun regret
Rosy Buono avait déclaré : « Je pensais que vous sauriez considérer l’intérêt général et non le profit personnel. La commune de Lattes , grâce à ma nomination, est présente dans l’exécutif de la métropole de Montpellier. En politique, le siège vide est un mauvais calcul. » Et la future vice-présidente de réaffirmer : « Je ne déserte pas la commune de Lattes, bien au contraire. Je demeure conseillère municipale et serait à l’écoute de mes concitoyens dans mes nouvelles fonctions. »
Pour Cyril Meunier qui ne regrette pas sa décision, Rosy Buono, « ne représentera qu’elle même au sein de la métropole et en aucun cas la commune et le groupe majoritaire », comme il l’a déclaré lors du dernier conseil municipal en date. Un clash qui va pimenter le prochain conseil de la métropole de Montpellier.
