SANTÉ. Les nouveaux locaux du département urgences & post urgences psychiatriques au rez-de-chaussée de l’hôpital Lapeyronie -CHU de Montpellier- ont été entièrement rénovés et repensés. Ils permettent le regroupement de l’ensemble des activités de ce département sur un même lieu.
Les urgences psychiatriques représentent 5000 passages par an dont 1600 hospitalisations de courte durée -24h- et plus de 800 hospitalisations complètes en post urgences psychiatriques. La rénovation complète -travaux et réorganisation- concernait les bureaux et box de consultations, les salles de soins, les salles d’examens, 4 chambres à 2 lits et 11 chambres particulières. Elle a nécessité un investissement de 1’90 M€.
C’est le Professeur Philippe Courtet qui est responsable du département urgence et post-urgence psychiatrique. Il regroupe les spécialités suivantes : Urgences psychiatriques, Prévention du suicide (dispositif VigilanS), Centre expert des troubles du comportement alimentaire, PRED (Plateforme Recherche Evaluation Dépression) qui comprend le Centre expert bipolaire et le Centre expert dépression résistance, le Centre ressource BORDERLINE, le CRIAVS (Centre Ressources pour les Intervenants auprès d’Auteurs de Violences Sexuelles), la CUMP (Cellule d’Urgence Médico-Psychologique), les DSP (Dispositifs de Soins Psychiatriques en milieu carcéral) et enfin, les soins et la recherche médicale en psychiatrie.
8000 consultations par an
Ce regroupement au sein même des urgences et à proximité des soins intensifs permet une meilleure prise en charge pour le patient et une meilleure organisation des équipes de soin. Environ 8000 consultations sont réalisées dans ce département chaque année.
Le service bénéficie dorénavant d’un secrétariat central qui permet une orientation et un accueil des patients optimisé ainsi qu’un meilleur accès aux locaux de consultations. Un Suivi plus opérationnel des patients sur les dispositifs ambulatoires spécialisés est proposé (CRIAVS, PRED, Suivi Post Hospit, VigilanS L-R…) avec une offre de soins variée et singulière.
70 professionnels de santé
Ces améliorations garantissent également aux 70 professionnels de santé, toutes fonctions confondues (agents de service hospitalier, aide soignants, infirmiers, médecins et internes, assistants de recherche clinique, neuropsychologues, psychologues cliniciens, secrétaires médicales, étudiants universitaires, diététicien, assistante sociale…) de meilleures conditions de travail. En effet, ils bénéficient dorénavant d’une ambiance de travail apaisée avec des espaces lumineux et fonctionnels (climatisation, ergonomie des bureaux, etc.).
La sécurité a été renforcée par des systèmes de protection des travailleurs isolés. Par exemple, des bips d’alarme ont été mis en réseau entre les urgences psychiatriques, post urgences et la sécurité des urgences et du site di CHU Lapeyronie. Des locaux favorisant le lien et la proximité entre les acteurs de soins ont été aménagés dont une salle de repos commune et centrale. Un espace pédagogique avec une médiathèque est en cours d’aménagement avec un accès à la littérature scientifique et professionnelle.
Cette nouvelle plateforme de travail donne des perspectives d’évolution des projets médicaux et de soins, de formation des professionnels de santé et d’une recherche dynamique et innovante.
Focus sur le dispositif « VigilanS »
Cette nouvelle organisation des soins dans la prévention des conduites suicidaires permet ainsi de déployer de nombreuses stratégies complémentaires destinées à prendre en charge et à veiller sur les patients les plus à risque.
En effet, après l’accueil et l’évaluation aux urgences générales, une évaluation spécifique est réalisée dans l’unité d’urgences psychiatriques, suivie d’une hospitalisation brève dans l’unité de post urgences permettant une évaluation complète notamment avec l’entourage. Ensuite, soit un suivi ambulatoire rapproché (dans les premiers jours après la sortie de l’hôpital) est réalisé par les médecins et les infirmiers avec la possibilité de visites infirmières à domicile pour certains patients, soit le patient est inclus dans le dispositif de recontact régional “VigilanS“.
VigilanS est un dispositif de soins innovant destiné à la prévention de la récidive suicidaire par l’accompagnement des personnes qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. Ce dispositif est basé sur une procédure en trois étapes : Premièrement, à la sortie d’une structure de soin, les soignants remettent au sujet suicidant une carte comportant un numéro de téléphone vert à appeler en cas d’urgence.
500 patients suivis
Le médecin traitant et le psychiatre reçoivent eux les informations sur la situation. Dans la deuxième phase, deux options sont possibles. Soit le sujet est « primo suicidant » et ne reçoit pas d’appel ou soit le sujet a déjà fait plus d’une tentative de suicide et reçoit des appels ou des cartes postales pendant une durée dépendante de chaque situation. Dans la troisième et dernière phase, est effectuée l’évaluation à « 6 mois » pour décider de la poursuite ou pas de la veille.
Actuellement, plus de 500 patients ayant déjà fait une tentative de suicide sont suivis sur ce dispositif de veille sanitaire.