TRAFIC. Un négociant en vins de Piolenc, une petite commune du Vaucluse au nord d’orange, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur est soupçonné d’avoir commercialisé près de 300’000 hectolitres de vins, sous la fausse appellation Côtes-du-Rhône. Il aurait par ailleurs vendu du vin sans indication géographique.
Le vice-procureur de la République à Carpentras, Jean-François Mayet, a indiqué que le patron et sa société -à titre moral- avaient été mis en examen « pour escroquerie en bande organisée, tromperie en bande organisée, des infractions au code de la consommation et au code général des impôts ». Cette escroquerie aurait rapporté au négociant plusieurs millions d’euros.
Vrai manque à gagner
« Si cela s’avérait vrai, il y aurait tromperie sur la marchandise et un vrai manque à gagner pour nos vignerons », selon Philippe Pallaton, le président du Syndicat des vignerons des Côtes-du-Rhône. Le négociant indélicat a été remis en liberté, mais la justice lui a interdit de gérer sa société et d’entrer en contact avec ses collaborateurs. Ses bureaux ont par ailleurs fait l’objet d’une perquisition.
Le Syndicat général des vignerons des Côtes-du-Rhône a d’ores et déjà fait savoir qu’il se constituait partie civile. « Il est impensable pour nous de ne pas être partie et acteurs dans une procédure mettant directement en danger les vignerons », a expliqué Philippe Pellaton, dans un communiqué : « Nous ne laisserons ni nos exploitations être victimes d’escroqueries ni nos AOC être usurpées ».