Aéroport de Montpellier : chaque voyageur a dépensé 701 € en 2016

BILAN. La présidente de la Région Occitanie -Pyrénées-Méditarranée-, Carole Delga a annoncé qu’elle se penchait sur l’avenir des dix aéroports, notamment pour éviter que les deux plus importants, ceux de Montpellier Méditerranée et de Toulouse « ne se percutent » : en clair, qu’ils soient complémentaires dans leurs offres des destinations en France, en Europe et vers les pays du Maghreb et non en concurrence.
C’est ce que Didier Cordoniou, le vice-président du conseil régional désigné par Carole Delga pour gérer ce dossier sensible est venu rappeler lors d’une réunion de concertation à l’aéroport de Montpellier, en présence d’Emmanuel Brehmer, président du directoire et de Pierre Vieu, président du conseil d’administration, où il a présenté et développé sa feuille de route.
« Le temps est à la concertation, nous sommes dans l’échange pour essayer de fédérer l’activité aéroportuaire pour analyser les retombées économiques, trouver des outils nouveaux et une stratégie pour ces dix aéroports disparates. La Région veut mettre en place une action axée autour de la coordination régionale. Ces visites que je fais dans les dix aéroports ont pour objectif d’aboutir rapidement à des propositions en associant les acteurs et les partenaires au niveau régional et en mutualisant de manière cohérente les moyens, avec un regard international et en renforçant la compétitivité. Ce maillage territorial des dix aéroports répartis sur les treize départements de la région doit nous permettre de peser dans les discussions avec les compagnies aériennes, plus on est nombreux, plus on pèse », a souligné Didier Cordoniou, qui a annoncé la mise en place d’un comité technique de pilotage.
Il a cité un exemple de la mission qui lui incombe : « Il faut réfléchir au devenir des aéroports de Béziers-Cap d’Agde et de Perpignan-Rivesaltes en trouvant des lignes nouvelles ». Selon lui, « le développement du portail Web et des plateformes d’échanges sont une solution pour booster les activités aéroportuaires d’ici ». Il a tenu à dire que « ce temps de la concertation allait prendre du temps » et que la Région Occitanie « appuyait le plan de destination 2020 de l’aéroport de Montpellier Méditerranée ».

Plan destination 2020 revu

Un plan qui tient à coeur à Emmanuel Brehmer et qui est toujours d’actualité, même si les actionnaires ne l’ont pas validé lors du conseil de surveillance du 15 juin. Le président du directoire de l’Aéroport Montpellier Méditerranée -AMM- s’attèle à sa réécriture d’ici la fin 2017, tout en restant confiant sur la faisabilité de cet objectif : 2,1 millions de passagers d’ici 2020.
Ce plan destination 2020 incluait notamment le financement de campagnes de marketing territorial, afin d’attirer de 300’000 à 400’000 touristes supplémentaires. La principale raison du blocage est la répartition du capital de la société aéroportuaire.Emmanuel Brehmer est très confiant pour le devenir de ce plan, en s’appuyant sur un bon bilan 2016 avec 1’669’058 passagers, soit un trafic en hausse de 10,7 %, assurant que l’objectif de 2,1 millions de passagers en 2020 – voire les 2,5 millions projetés lors de la présentation de Destination 2020, serait atteint.

3300 emplois générés

Le président du directoire d’AMM a d’ailleurs toute la confiance de Didier Cordoniou et de Pierre Vieu, comme ils l’ont clairement dit, lors de cette réunion de concertation, qui a permis à Pierre Cavé du cabinet d’ingénierie économique et de conseil en stratégie Bipe de fournir des chiffres attestant d’un bon état des lieux d’AMM.
L’aéroport de Montpellier génère 3300 emplois en Occitanie et environ 250 millions de valeur ajoutée, soit 0,2% du Pib régional. En 2016, on a compté 18’200 mouvements d’avions sur le tarmac de Fréjorgues, sur la commune de Mauguio. Les passagers font des voyages domestiques à 63%, 26% pour se rendre dans les villes européennes et 11% à l’international. 17% sont des salariés, 13% des cadres et des professions libérales.

Voyages en semaine

Ils préfèrent les compagnies traditionnelles, comme Air France à 59%, contre 35% qui font le choix des compagnies low-cost et 5% des enseignes régionales. 76% prennent l’avion en semaine, 24% le week-end, mais, dans cette moyenne annuelle, la tendance s’inverse en période estivale, avec des passagers qui atterrissent pratiquement chaque week-end ici pour séjourner dans leur résidence secondaire.
En 2016, chaque passager a dépensé 701 € en moyenne dans les hôtels, les restaurants, les bars, les discothèques, les plages privées et autres de Montpellier et alentour.

12 millions de passagers

Les dix aéroports de la région Occitanie ont transporté 12 millions de passagers en 2016, selon Pierre Cavé du cabinet Bipe, « ce qui la place au Top 3 des régions de France pour l’activité aéroportuaire avec un chiffre d’affaires de 3 milliards généré par les entreprises des treize départements ».
Dans un questionnaire de l’Institut BVA qui a fait une enquête récente auprès des passagers qui prenaient le plus souvent l’avion, été comme hiver, la plupart des chefs d’entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes reconnaissent que le choix d’implantation à proximité d’un aéroport, notamment celui de Montpellier est synonyme de pérennité. Quelque 19’000 questionnaires ont été collectés et longuement analysés par BVA.
Fort de ce bilan très encourageant, ce dont s’est félicité Pierre Vieu lors de cette rencontre avec l’émissaire de Carole Delga, « le M.Avions » du conseil régional Didier Cordoniou, le plan destination 2020 porté par Emmanuel Brehmer devrait prendre son envol et faire rayonner l’aéroport de Montpellier.
Le M.Avions de la Région était à l’aéroport de Montpellier. Photo JMA. Métropolitain.
Responsables des CCI, restaurateurs, Michel Fromont étaient présents notamment. Photo JMA. Métropolitain.

  

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