GRÈVE. Ce mardi, les salariés d’Engie, par l’intermédiaire de ses représentants mettent Isabelle Kocher face à ses propres engagements et dénoncent le non-respect de l’accord social européen signé à l’unanimité et déplorent le dumping social. Ils manifestent comme partout sur le territoire.
Autre motif de cette grève nationale qui est bien suivie depuis ce matin dans l’Hérault, notamment à Montpellier, la menace de délocalisation une partie des activités, celles des prestataires. Environ 550 emplois sont menacés.
Pêle-mêle, les salariés d’Engie relèvent : plus de 1200 emplois délocalisés dans des pays à très bas coûts comme le Sénégal ou le Cameroun, la direction ne s’interdit pas de rechercher encore moins cher, 811 salariés d’Engie exfiltrés dans une direction « mouroir » vouée à disparaître, un état actionnaire qui cautionne et une direction qui bafoue ses propres engagements.
Non-respect de l’accord social européen
Après avoir interpellé la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, les organisations syndicales demandent de mettre un terme définitif au dumping social, mis en œuvre par le directeur général de la relation clientèle en France, Hervé Matthieu Ricour et dénoncent le non-respect de l’accord social européen, qu’elles ont signé à l’unanimité.
Les engagements d’Engie en matière de dialogue social : un projet de développement économique qui doit, avant tout, respecter l’humain Les objectifs fixés par l’Accord Social Européen, signé à l’unanimité par la direction et les organisations syndicales le 8 avril 2016, sont clairs : garantir l’employabilité, la stabilité et l’amélioration des conditions sociales de tous les salariés et réaffirmer, dans toutes les entités du groupe Engie, un attachement au dialogue social comme composante essentielle du développement et de la performance durable du groupe.
Quels enjeux ?
Afin de répondre à ces objectifs, la direction d’Engie s’engage, entre autres, à apporter à chaque salarié et à ses représentants, dans le cadre d’un dialogue ou d’une information-consultation des instances de représentation du personnel, les éléments permettant de comprendre et connaître les changements en cours et à venir, les enjeux qui s’y rattachent et leurs impacts prévisionnels en termes d’emplois et compétences.
Engie s’engage aussi à rechercher systématiquement la préservation des garanties sociales collectives lors de toutes les transformations de ses organisations en réalisant systématiquement un diagnostic social de ses projets de transformation de ses organisations, sachant que ce diagnostic doit être au cœur du dialogue social dans l’entreprise.
« Pas d’actes »
Les réorganisations et transformations qu’Engie doit conduire ne sont pas motivées par la recherche d’un « moins disant social », mais par la pérennité de l’entreprise et donc de ses emplois aux meilleures conditions sociales possibles. Par cet accord, la direction d’Engie, qui se voulait pionnière en matière de dialogue social, était passée des promesses aux engagements, mais, malheureusement pas aux actes.
La réalité est toute autre aux yeux des syndicats : un faux dialogue et une vraie casse sociale. « On nous vend de la transition énergétique, alors qu’il s’agit, purement et simplement, d’une opération financière afin de maximiser la rentabilité de la BU et dégager rapidement du cash, rentabilité qui ne sera en fin de compte que toute relative. On nous brandit la fin des tarifs réglementés, et le rappel à l’ordre du Conseil d’Etat, pour justifier cette accélération de l’externalisation dans des pays à bas coûts. Qu’il faudrait vendre autre chose que de l’énergie. Mais voilà, aucun projet de formation ou de reconversion à l’horizon, comme c’était prévu dans l’accord social européen. En conséquence, les salariés d’Engie Commercialisateur, par l’intermédiaire de leurs représentants, demandent expressément à la direction de respecter l’accord qu’elle a signé et d’arrêter purement et simplement cette politique de dumping social », se plaint Pascal Picard du syndicat CFDT d’Engie.
Les salariés d’Engie manifestent depuis ce matin dans le secteur de la rue du Pont de Lattes, à Montpellier, où ils distribuent des tracts à la population.
