Castelnau-le-Lez : accusée de vols, une policière municipale se dit harcelée

INFO MÉTROPOLITAIN. Une procédure judiciaire actuellement en cours risque de provoquer une belle tempête au sein de la police municipale de Castelnau-le-Lez, cette ville située à la périphérie nord-est de Montpellier : une des policières âgée de 34 ans a été arrêtée tout récemment par les gendarmes de la brigade de recherches de la compagnie de Castelnau-le-Lez pour de présumés vols, comme Métropolitain l’a révélé.

L’affaire connaît des suites judiciaires : dans la foulée de sa garde à vue, elle a été déférée au parquet de Montpellier, où le procureur de la République a ouvert une information judiciaire au cabinet du juge d’instruction de permanence, notamment pour les délits présumés de « vols commis par un dépositaire de l’autorité publique dans le cadre de ses fonctions » et remise en liberté sous contrôle judiciaire, lui interdisant de reprendre sa mission au poste de police.

La policière municipale a demandé à maître Luc Abratkewicz du barreau de Montpellier d’assurer sa défense. « C’est une affaire sensible qui démarre juste, le respect du secret de l’instruction s’impose. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous allons contre-attaquer et que ça va être spectaculaire », indique l’avocat ce vendredi à Métropolitain, sans en dire plus.

Un portefeuille et une Pasta box

Que reproche la justice à cette policière municipale de 34 ans, « une des plus fiables et des plus brillantes, sinon la plus brillante de la police municipale de Castelnau-le-Lez », selon un témoin qui souhaite conserver l’anonymat ? Selon nos informations, la jeune femme est soupçonnée d’avoir volé le portefeuille d’un des gradés et adjoints du chef de la police municipale de cette commune, de l’avoir jeté dans un container dans la rue à proximité et d’avoir dérobé une boîte de 250 grammes de Pasta Box à 2,50 € appartenant à un des 17 autres policiers, qui se trouvait dans le réfrigérateur…

Elle flairait un piège

Le propriétaire du portefeuille -il a déposé plainte contre sa collègue de travail- a assuré lors de son audition par les gendarmes qu’il contenait de l’argent, ce que démentirait la mise en examen : il n’y avait que des papiers et des pièces d’identité. Elle aurait expliqué son geste accompli volontairement par un ras le bol de voir ce même portefeuille posé sur une des tables du poste de police, régulièrement depuis ces six derniers mois. Elle a reconnu l’avoir dérobé et mis à la poubelle.

Selon sa version, la trentenaire flairait un présumé piège monté contre elle pour la « faire tomber », sur fond d’un différend avec le chef de la police municipale, accusé de bloquer sa carrière et du gradé, dont elle a volé le portefeuille, ces derniers jours.

Une caméra miniature

Selon nos informations, cet adjoint du responsable du poste de police posait volontairement son portefeuille bien en vue sur une table avec à proximité un discret dispositif activé doté d’une caméra miniature, relié à son téléphone portable. Et c’est ce dispositif qui a filmé en direct la policière en train de s’emparer du portefeuille il y a une quinzaine de jours, un geste volontaire comme elle l’a expliqué depuis devant les gendarmes et confirmé au juge d’instruction.

Question : l’utilisation d’une caméra en interne doit être encadrée par une autorisation hiérarchique. En clair, le chef de la police municipale s’est placé dans l’illégalité en fermant les yeux sur la pratique réitérée pendant six mois par un de ses adjoints, qui n’avait pas accepté que des billets d’euros lui aient été dérobés dans son armoire du vestiaire. Un préjudice d’une vingtaine d’euros.

Harcèlement moral ?

Ce gradé avait accusé deux collègues du poste dans un premier temps, avant de porter ses soupçons sur la policière. Pour en avoir le coeur net, il plaçait donc son portefeuille en vue sur une table quand elle était à son poste dans le commissariat. Une pratique ayant perduré dans le temps qui pourrait être apparentée à un harcèlement moral de la part des responsables.

Selon nos informations, c’est ce système de défense que la mise en examen aurait décidé d’adopter. Son avocat ne confirme, ni n’infirme cette position judiciaire. Si c’est le cas, une tempête est annoncée à la police municipale de Castelnau-le-Lez, où une enquête interne sur d’éventuels dysfonctionnements sera lancée dans les prochaines semaines.

 

 

 

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