Tempête : alerte rouge à Météo Languedoc

MALAISE. La page Météo Languedoc connue sur les réseaux sociaux et qui a été créée en 2014 par trois jeunes étudiants semble perdre ses moyens. Après avoir franchie l’étape de l’association quasiment un an après son lancement, la jeune équipe a souhaité cette année, entrer dans l’entrepreneuriat via une nouvelle société, baptisée Arhya.

Seulement, après trois ans et demi de travail au quotidien, à savoir la gestion des réseaux sociaux et de veille jour et nuit, l’équipe souhaite se séparer d’un de ses fondateurs.

Récit

« Le 18 avril dernier, soit un moins d’un mois après la constitution de l’entreprise, Alexandre Broussin et Christophe Ferré, m’ont envoyé un message, afin que l’on discute de notre société. Lors du rendez-vous, ils m’ont fait une annonce surprenante et inattendue », indique Loïc Spadafora, en précisant que peu de temps après l’entretien, tous les accès -site internet, page Facebook, régie publicitaire, etc..- lui ont été retirés.

« Ils m’ont dit : nous ne te voulons plus dans la société, nous voulons que tu quittes la gérance et racheter tes parts, tout en me proposant de m’embaucher, dès qu’ils en auraient les moyens. En ajoutant qu’ils ne voulaient pas aller jusqu’au tribunal pour arriver à leurs fins. Après des années d’amitiés, ça a été un véritable coup dur pour moi », ajoute Loïc Spadafora.

2’000€ pour trois ans d’investissement

Après plusieurs jours de réflexion et de tension, les deux autres administrateurs lui ont proposé la somme de 4’000€, correspondant à 2’000€ pour le rachat des parts sociales et 2’000€ à titre de « dédommagement ». Une proposition qui devait faire l’objet d’une réponse sous 48 heures.

« Après trois ans d’investissement personnel, durant lesquelles j’ai mis à contribution mes compétences, mon expériences, mon véhicule et mon argent personnels, tout s’arrête et tout s’écroule. Il est vrai que j’intervenais très peu au niveau des prévisions, mais j’étais en charge de m’occuper de jour et essentiellement de nuit du suivi des intempéries et de l’animation des réseaux sociaux. J’ai toujours été très investi dans le développement de notre structure. Peu de temps avant la constitution de la société, nous avons eu une discussion sur la répartition du travail et mes deux autres associés n’ont pas souhaité que l’ont soit à part égales. Conscient de leur niveau d’étude et des différents services proposés par cette société, j’ai trouvé légitime de répartir ainsi les parts sociales, 40% pour Christophe Ferré, 40% pour Alexandre Broussin et 20% pour moi-même », précise le cofondateur, qui a d’ailleurs refusé l’offre.

Une faille de sécurité ?

Privé de tous les accès aux différents comptes, dont celui du site internet Meteolanguedoc.com qui a été amené au capital de la société pour 3’000€, Loïc Spadafora a adressé un mail à ses deux associés, ainsi libellé : « Je me trouve dans l’incapacité de pouvoir exercer ma fonction de gérant, puisque vous avez révoqué tous les accès me permettant la gestion de la société. Cela confirme donc une volonté de votre part de cesser mes fonctions de gérant, 18 jours après que notre entreprise ait débuté son activité. Par conséquent, je vous prie de faire le nécessaire conformément aux statuts et au code du commerce pour me révoquer de ma fonction de gérant ».

Huit jours après, les deux autres entrepreneurs ont mis en avant « une crainte d’une possible faille de sécurité », ce qui expliquerait le changement des identifiants, qui n’auraient d’ailleurs jamais été changés depuis la création de Météo Languedoc.

Contacté par notre rédaction, la société qui gère les serveurs d’OVH indique qu' »il n’y a aucun problème en terme de sécurité sur ces serveurs, tout comme sur le développement du site internet ».

Riposte sur les réseaux sociaux

Surprenant, trois jours après ce mail laissé sans réponse, Alexandre Broussin et Christophe Ferré ont adressé un dernier courriel, « aujourd’hui, où aucun rôle n’est précisément imparti à chacun, ton investissement n’apparaît pas évident, et c’est ce qui nous inquiète. Que souhaites-tu faire pour l’entreprise qui permette de développer l’activité ? Nous restons dans l’attente de tes suggestions », se sont-ils contentés de dire le 17 mai dernier à Loïc Spadafora, avant qu’il ne soit contraint de démissionner.

« Face à la majorité décisionnaire, une volonté certaine de mes associés à ne plus vouloir collaborer avec moi, j’ai été contraint de démissionner de mes fonctions de gérant, afin de pouvoir me reconstruire professionnellement et de tourner la page de cette aventure », confirme, amer, le cofondateur de Météo Languedoc.

Un investissement qui « n’apparaissait pas évident »

Contacté par Métropolitain, Christophe Ferré et Alexandre Broussin ont tenu à s’exprimer par écrit, « suite à une mésentente liée à une mauvaise répartition de la charge de travail, nous avons demandé à Loïc de sortir de la gérance de l’entreprise en avril 2017. En effet, son investissement n’apparaissait pas évident et c’est ce qui nous a inquiété. Dans un premier temps, il a refusé de sortir de la gérance. Après cela, nous lui avons demandé ce qu’il comptait faire pour l’entreprise afin de la développer. Nous n’avons pas eu de retour de sa part, ce qui a confirmé nos craintes. Enfin, le 28 juin 2017, nous avons reçu sa lettre de démission de la co-gérance, nous insistons bien là-dessus. Aujourd’hui, Loïc Spadafora n’est effectivement plus gérant de l’entreprise mais reste actionnaire à hauteur de 20% de la société, ce qui signifie qu’il bénéficiera des dividendes de l’entreprise chaque année. Tout a été fait en conformité avec la loi. ».

Quelques minutes après leur réaction, ils ont publié un long message sur la page Météo Languedoc. Un message surprenant qui va à l’encontre Loïc Spadafora pourtant toujours présenté comme cofondateur et investi dans son travail au sein de l’association.

De gros nuages synonymes de tempête s’amoncellent sur la tête de Météo Languedoc, placée en alerte rouge.

 

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