Santé : un livre sur la maternité par une Montpelliéraine

PARENTS. Journaliste santé et psycho depuis 18 ans, Aurélia Dubuc est aussi maman de trois enfants. Elle sort aux éditions Leduc un guide plein d’humour qui répond sans idées préconçues et avec simplicité, à toutes les interrogations des femmes enceintes. Que faire contre les nausées ? Peut-on bronzer, assister à un concert, faire du scooter, continuer à être végétarienne ? Quelles sont les meilleures préparations à l’accouchement ? Et la péridurale, on la demande ou pas ? Elle répond ici, aux questions de notre rédaction.

D’où vous est venue l’idée de cet ouvrage ? Parce qu’elles savent que je suis déjà maman et que j’ai écrit pendant 15 ans pour le magazine Parents, mes copines enceintes me posent souvent des questions qu’elles n’osent pas forcément poser à leur praticien. Je prends beaucoup de plaisir à y répondre, même si je fais toujours très attention à ne pas me prendre pour un médecin ou une sage-femme sous prétexte que j’ai un peu plus de connaissances que la moyenne dans ce domaine. J’ai donc essayé de récapituler tout ça dans un guide rempli d’informations très sérieuses, mais dites sur un ton léger et complice.

Comment est construit ce livre ? Il se découpe en trois grandes parties, une pour chaque trimestre. Chaque partie commence de la même façon. Un « agenda côté bébé », qui permet aux parents de savoir combien mesure le fœtus à tel ou tel stade de la grossesse, s’il est déjà capable d’entendre… Et un « agenda côté maman », qui aide les lectrices à n’oublier aucune date importante (examens médicaux, prises de sang, documents administratifs…). Ensuite les thèmes abordés varient en fonction des questionnements propres à chaque trimestre : comment lutter contre les nausées ? Comment choisir le prénom de bébé ? Quand informer son employeur ? Dans les annexes, on retrouve des exercices conseillés par un ostéopathe, les signes qui nécessitent de consulter en urgence, la liste des médicaments autorisés, des conseils de films qui font du bien, sans oublier un lexique très fourni.

On ressent beaucoup, à travers la formulation des chapitres, vos questionnements personnels en tant que mère de trois enfants : « Que dois-je faire, que puis-je faire ? »… Etre enceinte, c’est être un peu parano ? Les campagnes d’information portent leurs fruits, notre génération est beaucoup plus consciente des dangers de la cigarette ou de l’alcool que celle de nos mères par exemple, et c’est une excellente chose. Mais les futures mamans d’aujourd’hui croulent sous les messages alarmants. Mon aînée a 18 ans, mon petit dernier vient de fêter son deuxième anniversaire, j’ai senti la différence, il y a de quoi être beaucoup plus parano aujourd’hui. En 2017, le danger semble se nicher partout, y compris dans les vernis à ongles et les colorations capillaires. Les médecins sont beaucoup plus stricts concernant la prise de poids… Tout cela ne fait qu’amplifier l’anxiété naturelle des femmes enceintes : même quand bébé n’est pas encore dans nos bras, on s’inquiète déjà pour lui, on cherche à faire au mieux.

Quel est le rôle des copines, justement, quand on est enceinte ? On attend d’elles qu’elles partagent leur expérience, pour nous rassurer et nous permettre de relativiser. Mais c’est un équilibre subtil à trouver : si elles ne doivent pas trop enjoliver la réalité, elles ne doivent pas non plus parler uniquement de ce qui a pu mal se passer.

Et par rapport aux conseil de sa propre mère ? Là on entre sur un terrain potentiellement miné ! Certaines futures grands-mères trouvent immédiatement la bonne distance à adopter avec leur fille : elles lui font comprendre qu’elles sont là pour elle, sans l’étouffer. Pour d’autres, c’est plus compliqué de voir leur bébé attendre à son tour un bébé. Surtout quand elles ont un peu de mal à accepter de vieillir. D’où des réflexions et des conseils malvenus et culpabilisants, plus souvent maladroits que réellement méchants. Après, c’est heureusement rare, il existe des futures grands-mères réellement toxiques. Mieux vaut s’en éloigner pour se protéger si l’on se sent plus vulnérable durant cette période un peu particulière.

Une découverte étonnante en rédigeant cet ouvrage? La préparation du chapitre « Un prénom top secret » m’a permis d’apprendre une foule de choses. J’ai beau avoir 3 enfants, j’ignorais qu’inscrire un second prénom à l’état civil n’avait rien d’obligatoire ou que l’on ne pouvait pas utiliser de lettre issue d’un alphabet étranger.


Photo: Aurélia Dubuc par Marielle Rossignol

Partager ce post

À lire également